Les deux-roues surpassent désormais les voitures dans six provinces turques, un phénomène porté par leur accessibilité financière et leur praticité. Kilis mène cette tendance avec près de trois motos pour chaque automobile.
Une révolution silencieuse s’opère sur les routes de Turquie, où les véhicules à deux roues gagnent du terrain face aux quatre roues. D’après les données récentes de l’Institut Statistique Turc (TÜİK), les motos sont désormais plus nombreuses que les voitures dans six provinces, un indicateur frappant de l’évolution des habitudes de transport dans le pays.
En tête de cette transformation se trouve Kilis, une province méridionale où la moto est devenue le mode de transport dominant. Avec 39 134 motos immatriculées contre seulement 13 482 voitures, Kilis affiche maintenant un ratio impressionnant de presque trois motos pour chaque automobile. Ce phénomène n’est pas isolé ; cette tendance s’étend de la côte égéenne jusqu’aux confins orientaux du pays.
D’autres provinces surfent également sur cette vague à deux roues :
- Manisa, où les motos dépassent les voitures de près de 48 000 unités.
- Muğla et Aydın, deux provinces occidentales pittoresques prisées des touristes comme des locaux.
- Le carrefour dynamique du sud-est, Şanlıurfa.
- Et Iğdır, nichée près de la frontière orientale.
Dans ces régions, les motos ne représentent pas simplement une alternative économique ; elles deviennent le moyen privilégié pour naviguer aussi bien dans les embouteillages urbains que sur les routes rurales. Les analystes évoquent une question de pragmatisme : coûts d’acquisition réduits, meilleure efficacité énergétique et agilité dans la circulation font des motos un choix judicieux pour beaucoup.
Un virage national sur deux roues
Ce phénomène dépasse le cadre local. La Turquie compte désormais plus de 6,6 millions de motos immatriculées, témoignant d’un engouement national croissant pour les deux-roues. Istanbul domine avec plus de 850 000 motos, suivie par Antalya baignée de soleil et la cosmopolite Izmir.
À l’inverse, la province nord-orientale d’Ardahan ferme la marche avec seulement 1 078 motos – un contraste saisissant qui illustre comment la géographie, l’économie et le mode de vie façonnent les tendances de mobilité.
Pourquoi ce basculement ?
Les experts identifient plusieurs facteurs expliquant l’essor de la moto :
- Accessibilité financière : Coûts d’achat et d’entretien inférieurs à ceux des voitures.
- Efficacité : Idéale pour les trajets courts et les déplacements économes en carburant.
- Maniabilité : Plus facile à manœuvrer dans les zones densément peuplées ou rurales.
- Climat : Les conditions météorologiques généralement clémentes de la Turquie permettent une utilisation tout au long de l’année dans de nombreuses régions.
La route qui s’annonce
Alors que la Turquie poursuit son urbanisation et fait face aux contraintes de carburant et d’espace, les motos devraient rester prédominantes dans certaines régions. Dans des villes comme Kilis, les deux-roues ne sont plus seulement un moyen de transport ; ils deviennent un élément constitutif de l’identité locale.
Ainsi, la prochaine fois que vous vous aventurerez dans une ruelle étroite de Şanlıurfa ou que vous longerez la côte égéenne à Aydın, ne soyez pas surpris de vous retrouver entouré par une mer de scooters et de motos. Dans ces régions de Turquie, l’avenir n’est pas seulement rapide, il roule sur deux roues.