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Contrôle technique moto : des centres renoncent à l’inspection des deux roues

Entre perceptions exagérées et réalité économique tangible, la situation du contrôle technique des deux-roues révèle des nuances importantes souvent occultées par les postures militantes.
Depuis son introduction en avril 2024, le contrôle technique obligatoire pour les motos suscite des réactions contrastées. D’une part, la Fédération française des motards en colère (FFMC) alerte sur d’importantes cessations d’activité dans ce secteur. D’autre part, les principaux opérateurs du marché dressent un bilan plutôt satisfaisant. Face à ces discours apparemment inconciliables se cache une réalité économique complexe qui transforme profondément le paysage du contrôle technique en France.
Les statistiques du secteur montrent un volume impressionnant de 1,3 million de contrôles enregistrés en mai 2025, performance remarquable qui étonne même les professionnels aguerris. Néanmoins, certains établissements choisissent effectivement de ne plus accueillir les engins à deux roues.
La résistance annoncée n’a pas eu l’ampleur prévue
Les prédictions pessimistes concernant un refus massif des motards de se soumettre au contrôle ne se sont pas concrétisées. Les données sont éloquentes : près d’un million de vérifications avaient déjà été comptabilisées fin 2024, les motocyclistes représentant 80% des contrôles dans la catégorie L.
Les chiffres de mai 2025 vont encore plus loin avec 1,3 million d’examens réalisés. Rapporté à un parc national estimé à 2,7 millions de deux-roues en 2020, ce résultat dépasse largement les prévisions les plus optimistes. Laurent Palmier, à la tête du réseau Sécuritest, ne cache pas son étonnement : « On est même plutôt agréablement surpris par l’activité. »
Cette participation massive démontre clairement que la fronde annoncée n’a pas véritablement pris. Les professionnels constatent que derrière les manifestations bruyantes se trouve une communauté majoritairement respectueuse de ses obligations réglementaires.
Les réseaux nationaux affichent des résultats positifs
Pour les principaux acteurs du secteur, la situation semble florissante. Sécuritest, qui représente 27% du marché national, a même augmenté son offre dédiée aux deux-roues. « On avait tablé sur 900 centres qui feraient de la moto et là, on en est à 1 200 », précise Laurent Palmier.
Cette tendance favorable est confirmée par Karine Bonnet, dirigeante du réseau Dekra. Avec 1 500 établissements sous sa bannière, elle réfute formellement toute fermeture liée à un manque de rentabilité. « Les chiffres montrent qu’il y a encore plus de centres que l’année dernière », affirme-t-elle.
Ces indicateurs positifs contrastent avec les « remontées de terrain » évoquées par la FFMC, qui admet d’ailleurs ne pas disposer de statistiques précises pour appuyer ses affirmations. La situation apparaît plus nuancée que ne le suggèrent certains discours militants.
Une répartition territoriale qui crée des disparités
Si la santé globale du secteur semble bonne, tous les établissements ne participent pas également à cette dynamique. L’élément déterminant réside dans l’approche territoriale adoptée par les professionnels. Dekra illustre parfaitement cette stratégie : seulement 60% de ses centres proposent désormais le contrôle des deux-roues.
« Dans le cas où on a plusieurs centres dans la même zone, on a décidé d’en fermer un pour transférer l’activité deux-roues dans seulement un d’entre eux », explique Karine Bonnet. Cette concentration géographique répond à un impératif économique incontournable : optimiser la rentabilité en regroupant les compétences et équipements.
Le poids financier des équipements spécifiques
Les nouvelles exigences techniques introduites en 2025 expliquent en grande partie ces choix stratégiques. Le contrôle sonore, initialement prévu pour mars 2025, a été reporté à juillet. Quant à la vérification de vitesse des cyclomoteurs, elle ne sera obligatoire qu’à partir de mars 2026.
Ces reports offrent un délai supplémentaire aux professionnels confrontés à des investissements significatifs. L’acquisition d’un sonomètre représente un budget de 5 000 à 6 000 euros, tandis qu’un accéléromètre coûte entre 3 000 et 4 000 euros.
Ces montants considérables justifient la tendance des réseaux à concentrer leurs ressources sur un nombre limité de sites. Plutôt que d’équiper l’intégralité de leurs centres, ils rationalisent leurs investissements en développant des pôles spécialisés.
Le défi particulier des zones rurales
Au-delà des stratégies déployées par les grands groupes, certains centres indépendants abandonnent effectivement cette activité. Une responsable de centre qui a souhaité rester anonyme, contactée via la FFMC, témoigne de cette réalité économique : « Dans notre cas, ça ne valait pas le coup d’investir. »
Avec une moyenne de cinq contrôles hebdomadaires seulement pour les deux-roues, l’engagement financier de 10 000 euros devient difficilement justifiable. « Contrôler des deux-roues en zone rurale n’a pas d’intérêt par rapport à nos collègues en ville ».
Cette situation met en lumière une fracture territoriale préoccupante. Les régions rurales, déjà défavorisées en matière d’accès aux services, voient progressivement leurs centres de contrôle technique renoncer à l’activité deux-roues, renforçant ainsi les inégalités territoriales.

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