BYD, des ventes records qui ne suffisent pas à détrôner Tesla : pourquoi ?

Les statistiques seules ne sacrent pas toujours un champion de l’industrie automobile.

En 2024, si l’on considère uniquement le volume des ventes, le géant chinois BYD a réussi à dépasser Tesla. Cependant, une analyse plus approfondie du secteur de l’électromobilité mondiale révèle que la société d’Elon Musk conserve sa couronne. Cette apparente contradiction est mise en lumière par la récente étude de l’International Council on Clean Transportation (ICCT). En effet, si Tesla perd du terrain sur le plan quantitatif, elle maintient sa suprématie sur d’autres aspects déterminants.

L’analyse de l’ICCT a évalué les performances de 21 groupes automobiles représentant environ 90% du marché mondial, selon dix paramètres essentiels. Dans ce classement, Tesla figure parmi les rares constructeurs à afficher un score parfait de 100/100 pour la deuxième année consécutive. Ce résultat s’appuie sur l’indice ZEVE (Zero Emission Vehicle equivalent), qui évalue la proportion des ventes d’un constructeur pouvant être véritablement considérée comme « zéro émission ».

La quantité ne détermine pas l’influence

L’ascension fulgurante de BYD est indéniable, et le constructeur chinois n’a pas attendu 2024 pour s’imposer. Dès 2022, il occupait déjà la troisième place mondiale des fabricants de véhicules électriques, et sa progression s’est poursuivie depuis. En 2024, son indice ZEVe s’est significativement amélioré avec une hausse de 7 points pour le score global et de 13 points spécifiquement pour les véhicules électriques à batterie.

Néanmoins, l’évaluation d’un véhicule électrique ne se limite pas à ses chiffres de vente ou à sa part de marché globale. C’est sur des critères plus qualitatifs que Tesla maintient son leadership. En proposant exclusivement des véhicules électriques à batterie, la marque américaine obtient un score ZEVe de 100, le maximum selon les critères établis par l’ICCT.

Cette performance exemplaire s’explique par l’absence totale de motorisations thermiques ou hybrides rechargeables dans son catalogue, ainsi que par des résultats constants sur les indicateurs clés (notamment l’autonomie et l’efficience énergétique). BYD, malgré une production plus volumineuse, n’atteint qu’un score de 75, pénalisé par une proportion significative de véhicules hybrides rechargeables dans sa gamme.

La rivalité entre BYD et Tesla est également une question de perception. Dans la conscience collective, particulièrement en Europe, BYD n’est pas encore synonyme de référence électrique. Bien que l’image de Tesla se soit considérablement ternie ces derniers mois en raison des déclarations controversées de son dirigeant, l’entreprise reste associée au « moment fondateur » de la révolution électrique automobile. Cette avance culturelle ne se rattrape pas uniquement avec des statistiques de ventes, et constitue un défi que BYD devra relever pour s’implanter durablement sur les marchés occidentaux.

• BYD s’impose en termes de volume de véhicules électrifiés vendus, témoignant de sa croissance exceptionnelle.
• Tesla demeure le leader incontesté en matière d’électrification pure (indice ZEVe), grâce à une offre entièrement zéro émission.
• Au-delà des performances commerciales, l’héritage et l’empreinte culturelle de Tesla en Occident représentent un obstacle majeur à l’expansion de BYD.