Rencontrez Bing Ang: Le motard intrépide voyageant seul de Malaisie à Londres

Partie 1 : Le début du voyage vers Londres — Le motard taïwanais Bing Ang nous raconte ce qui alimente ses premiers 10 000 km (Partie 2 à venir).

Nos soirées à scroller sans fin sur nos écrans nous mènent souvent vers des vidéos de chats mignons ou des choix de vie discutables, mais parfois, elles nous offrent quelque chose d’extraordinaire. C’est exactement ce qui s’est produit lorsque je suis tombé sur une publication qui a instantanément capté mon attention : « Voyage en moto en solo de la Malaisie jusqu’à Londres. »

Mon algorithme étant essentiellement un sanctuaire dédié aux motos, à l’aventure et aux décisions impulsives déguisées en « spontanéité », j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une rétrospective. Mais en parcourant les images, ma fatigue s’est dissipée. Ce n’était pas un souvenir, cela se déroulait en ce moment même, en direct et vrombissant, sous le pseudonyme d’un motard taïwanais nommé Bing Ang.

Certes, les épopées transcontinentales ne sont pas nouvelles. Nous avons vu des couples transformer leur lune de miel en odyssée motorisée, comme Alfishahrin et son épouse Diana Latief en 2017, jusqu’à Londres. Nous avons également suivi BK Lim, le vendeur de motos qui a roulé depuis Downing Street à Penang jusqu’à la capitale britannique. Mais voici l’essentiel : chaque périple possède son propre battement de cœur.

Il y a quelque chose d’intensément magnétique à observer un motard solitaire traverser les frontières, échanger des récits de routes avec des inconnus, et collecter des histoires qui survivront à n’importe quelle tendance Instagram. Ce sont ces expériences que l’on raconte à ses petits-enfants, car ce n’est pas seulement l’endroit où l’on est allé, mais comment cela vous a transformé.

Naturellement, j’ai contacté Bing plus vite qu’un motard évitant un nid-de-poule. Après une rapide interview, nous voici prêts à plonger dans l’histoire d’Advbing, l’homme, la machine, et la route folle et magnifique qui s’étend devant lui.

Le Pilote & sa Monture

Faites la connaissance de Bing Ang, alias @Advbing sur les réseaux sociaux, un aventurier taïwanais chevauchant une Yamaha Ténéré 700, immatriculée en Malaisie et actuellement en train de dévorer l’asphalte vers Londres. À ce jour, il a déjà parcouru 10 000 km, partant de Johor Bahru, traversant la Malaisie et la Thaïlande, et laissant actuellement ses empreintes de pneus au Laos.

Sa monture ? Une fidèle Ténéré 700, achetée neuve en novembre 2024 à Ulu Tiram, Johor Bahru, car quand on s’apprête à conquérir des continents, on ne se contente pas de moins.

Bing explique : « J’ai choisi d’acheter ma moto en Malaisie car c’est l’un des pays d’Asie du Sud-Est où il est le plus facile pour un étranger d’acheter et d’immatriculer une moto. Contrairement à la Thaïlande, la Malaisie n’exige pas de preuve de résidence, ce qui simplifie considérablement le processus. »

Il poursuit en détaillant sa principale raison d’avoir opté pour la Ténéré 700 : « Elle se comporte admirablement sur autoroute, me permettant de suivre facilement le flux de circulation, tandis que sa selle haute offre une meilleure visibilité par rapport aux motos standard. Sur les chemins de gravier et les surfaces mal entretenues, elle se montre impressionnante, mais son poids la rend moins adaptée aux sections techniques ou aux parcours d’enduro difficiles. » Globalement, il lui attribue 9/10 pour ses performances sur route et 8/10 pour ses capacités tout-terrain.

Bing a choisi la Yamaha Ténéré 700 pour sa simplicité, sa fiabilité, son support mondial et son équilibre entre capacités routières et tout-terrain. Côté simplicité, avec uniquement l’ABS et sans électronique avancée comme l’antipatinage, le régulateur de vitesse ou la suspension électronique, la Ténéré 700 minimise les risques de pannes, idéal pour les voyages en zones reculées où les réparations pourraient être rudimentaires.

En termes de fiabilité, propulsée par le moteur CP2 de Yamaha, éprouvé sur des modèles comme la MT-07 et la XSR700, elle est reconnue pour sa durabilité et son faible entretien, crucial lors de trajets à travers des pays où une panne moteur serait particulièrement problématique.

Plus important encore, le support mondial, car le réseau de concessionnaires Yamaha assure un accès facile aux pièces détachées. La popularité de la Ténéré 700 signifie également une abondance d’améliorations aftermarket disponibles.

Enfin, sa polyvalence route/tout-terrain est conçue pour les terrains accidentés, avec des roues de 21 pouces à l’avant et 18 pouces à l’arrière pour mieux franchir les obstacles, et une suspension à grand débattement pour affronter les pistes difficiles. Malgré son orientation tout-terrain, elle croise confortablement à 130 km/h, la rendant idéale tant pour les autoroutes que pour les sentiers isolés.

Pourquoi rouler jusqu’à Londres ?

Alors, pourquoi ce voyage ? Pourquoi maintenant ? « J’ai travaillé pendant deux ans et demi à Singapour. C’est un endroit formidable pour vivre, mais je ne suis pas vraiment un homme de la ville, » confie Bing. « L’une de mes plus grandes passions est la moto, mais posséder une moto à Singapour est extrêmement coûteux. J’ai donc commencé à voyager en Asie du Sud-Est, en louant des motos et en explorant. »

Durant ces voyages, Bing a découvert le concept de « l’année sabbatique », une longue pause professionnelle pour explorer le monde plus en profondeur. « Lorsque j’avais un emploi, mes voyages duraient généralement 4 à 5 jours. Cela me laissait à peine le temps de m’échapper des zones touristiques. J’ai commencé à faire des voyages de deux semaines vers des endroits plus reculés, et j’ai adoré ça. Mais les congés annuels sont limités, » explique-t-il.

Progressivement, l’idée d’un voyage d’un an à moto a pris forme. « Le voyage sac au dos me semblait limité. Atteindre des villes locales sans touristes était difficile en raison du manque de transports en commun. Avec une moto, je pouvais aller n’importe où. L’idée de traverser des continents prenait tout son sens. C’est un rêve que partagent de nombreux motards, et après quelques recherches, j’ai cru que je pouvais le réaliser aussi. »

(À suivre… parce que ce périple ? Il est loin d’être terminé)