Richard Virenque : l’éternel chouchou du public français

Difficile de penser au Tour de France sans que le nom de Richard Virenque ne vienne à l’esprit. Avec son panache, ses attaques en montagne et ses sept maillots à pois, il est devenu un symbole du cyclisme français des années 90 et début 2000. Mais derrière la légende se cache aussi une carrière riche en rebondissements, marquée par les succès, les polémiques et une popularité jamais démentie.

Les débuts et l’ascension fulgurante chez RMO et Festina

Richard Virenque débute chez RMO en 1991, avant de rejoindre rapidement la puissante équipe Festina en 1993. C’est là que tout s’accélère. Encadré par Bruno Roussel, il y trouve une structure parfaitement adaptée à ses qualités de grimpeur.

Dans cette équipe redoutable, il côtoie des coéquipiers solides comme Laurent Brochard, Christophe Moreau ou Alex Zülle. Ensemble, ils forment un bloc qui domine les courses à étapes durant plusieurs années.

Entre 1994 et 1997, Virenque enchaîne les exploits. Il termine 3e du Tour de France 1996, derrière Bjarne Riis et Jan Ullrich, et remporte plusieurs étapes mythiques. Il décroche son premier maillot à pois en 1994, et ne cessera de briller sur les pentes des Alpes et des Pyrénées.

Le passage chez Polti : la reconstruction

Après l’affaire Festina en 1998, Virenque refuse de reconnaître son implication et se retrouve isolé. En 1999, il rejoint l’équipe italienne Polti. C’est une période difficile, où il tente de sauver sa carrière et de conserver son niveau.

Chez Polti, il continue à jouer les baroudeurs de luxe. Il remporte une étape du Tour de Romandie, monte sur le podium du championnat de France, mais reste dans l’ombre des géants de l’époque. Il affronte notamment Marco Pantani, Lance Armstrong et Laurent Jalabert, ses grands rivaux.

C’est aussi durant cette période que sa côte de popularité explose. Malgré les critiques, le public l’ovationne, le suit, l’encourage. Il devient, malgré tout, le chouchou des Français.

Un palmarès impressionnant malgré les polémiques

Voici les grandes lignes du palmarès de Richard Virenque :

• 7 maillots à pois du Tour de France : 1994, 1995, 1996, 1997, 1999, 2003, 2004 (record absolu)
• 7 victoires d’étape sur le Tour : dont Les Arcs (1994), Luz Ardiden (1995), Courchevel (1997), Morzine (2003)…
• 1 victoire sur Paris-Tours (2001), une classique pourtant taillée pour les sprinteurs
• 3e du classement général du Tour 1996
• Champion de France sur route (2001)

À cela s’ajoutent des podiums sur des courses comme le Critérium International, le Tour de Romandie ou encore le Tour de Suisse.

Les années Domo et Quick-Step : le retour du champion

C’est chez Domo-Farm Frites en 2001 que Virenque renaît. Là, il retrouve la confiance, l’envie, et surtout les victoires. Il devient champion de France la même année, puis brille à nouveau sur le Tour.

Son transfert en 2003 chez Quick-Step marque la dernière étape de sa carrière. Il y remporte son ultime étape sur le Tour à Morzine, dans une échappée solitaire restée dans les annales. À presque 34 ans, il décroche aussi son septième maillot à pois. Une fin en apothéose.

Un personnage hors norme et une popularité intacte

Même après sa retraite en 2004, Virenque reste omniprésent. Il devient consultant pour Eurosport, participe à des émissions de divertissement, publie une autobiographie et se lance même dans les affaires avec sa marque de bijoux. Il reste, pour beaucoup, l’un des coureurs les plus populaires de l’histoire du cyclisme français.

S’il divise parfois, il incarne surtout un certain romantisme du vélo : celui des longues échappées, de la souffrance assumée, du public en liesse dans les cols.

Richard Virenque, c’est une légende vivante, un mythe tricolore, un grimpeur au panache inégalé. Il a connu les sommets et les abysses, mais a toujours roulé avec le cœur. Et c’est peut-être ça, sa plus grande victoire.