Tesla pourrait vaciller à jamais suite à ce procès décisif : les enjeux clés

Un procès déterminant s’ouvre pour Tesla, avec la technologie Autopilot au cœur des accusations suite à un accident mortel. Une affaire qui pourrait marquer un tournant décisif pour le constructeur automobile américain dans sa course vers la conduite autonome.

Depuis lundi, le géant de l’automobile électrique se retrouve face à la justice dans une affaire dramatique remontant à 2019, impliquant une Model S équipée du système Autopilot. L’accident a provoqué la mort d’une personne et gravement blessé une autre, plaçant l’entreprise d’Elon Musk dans une position délicate.

Un enjeu sans précédent

Les véhicules Tesla ont déjà été impliqués dans plusieurs incidents graves et font l’objet de nombreuses investigations au niveau fédéral. Toutefois, cette affaire revêt une dimension particulière : c’est la première fois qu’un jury américain examine un litige concernant l’Autopilot dans un cadre judiciaire complet.

Contrairement aux précédentes affaires qui se sont conclues par des arrangements à l’amiable ou ont été abandonnées, ce procès pourrait établir une jurisprudence majeure avec des répercussions considérables pour Tesla. Une perspective alarmante pour l’entreprise qui traverse actuellement une période difficile avec un effondrement significatif de ses ventes.

Les circonstances de l’accident sont terribles. Le 25 avril 2019, George McGee, cadre supérieur dans un fonds d’investissement, conduisait sa Tesla pour regagner son domicile. Pendant qu’il conversait au téléphone avec American Airlines, son appareil est tombé. En se penchant pour le récupérer, il n’a pas remarqué qu’il s’approchait d’une intersection.

Son véhicule a violemment percuté un SUV stationné sur le bas-côté à une vitesse dépassant 110 km/h. Naibel Benavides, jeune femme de 22 ans, est décédée instantanément, son corps projeté à 22 mètres du point d’impact. Son compagnon, Dillon Angulo, a survécu malgré de graves blessures. Selon les plaignants, représentant la famille de la victime et le rescapé, le système Autopilot aurait dû déclencher un freinage d’urgence ou au minimum alerter le conducteur face à l’obstacle détecté.

Les promesses excessives de Musk mises en accusation

L’accusation ne s’arrête pas là. Les plaignants reprochent également à Tesla d’avoir exagéré les capacités réelles de son système d’aide à la conduite. Par ses déclarations régulièrement excessives, Elon Musk aurait suggéré que cette technologie surpassait les compétences humaines en matière de sécurité, incitant ainsi certains utilisateurs à réduire leur niveau d’attention.

D’après les avocats représentant les victimes, cette communication mensongère a généré un excès de confiance dangereux, alors même que des ingénieurs au sein de l’entreprise et des spécialistes de la sécurité routière auraient signalé à maintes reprises les limites considérables du système.

Tesla réfute catégoriquement toute implication dans ce drame. Selon l’entreprise, seul le conducteur serait responsable, car sa distraction liée à son téléphone et le fait qu’il maintenait son pied sur l’accélérateur auraient désactivé certaines fonctionnalités de freinage automatique. Dans sa défense, la firme affirme : « Les éléments de preuve démontrent clairement que cet accident n’a aucun lien avec la technologie Autopilot développée par Tesla. Il s’agit plutôt, comme de nombreux accidents tragiques depuis l’apparition des téléphones mobiles, d’un incident causé par l’inattention du conducteur ».

Le verdict de cette procédure judiciaire s’annonce crucial pour l’avenir de Tesla, d’autant plus que l’entreprise vient tout juste de dévoiler son service de robotaxis autonomes.