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    Hydrogène : la Chine fonce, la France en retard, peut-on rattraper la course ?

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    Hydrogène : la Chine fonce, la France en retard, peut-on rattraper la course ?

    La France accuse un retard face à la Chine sur l’hydrogène vert, mais la partie n’est pas encore terminée.

    L’humanité se trouve actuellement confrontée à un défi sans précédent. Notre civilisation doit se transformer profondément pour diminuer son impact carbone et éviter les conséquences désastreuses du réchauffement climatique. Dans ce contexte, de nombreux experts scientifiques mettent en avant le potentiel de l’hydrogène comme solution énergétique d’avenir.

    Ce vecteur énergétique, naturellement abondant dans notre atmosphère, est déjà largement exploité à l’échelle industrielle. Chaque année, environ 100 millions de tonnes d’hydrogène sont consommées par les secteurs pétrolier, sidérurgique et chimique. Cependant, cet hydrogène qualifié de « gris » est issu de procédés utilisant des combustibles fossiles, ce qui génère une empreinte carbone significative.

    Malgré une demande substantielle, le développement de l’hydrogène décarboné peine à s’imposer. Sur le territoire français, plusieurs entreprises du secteur ont dû mettre la clé sous la porte. Bien que la filière suscite toujours l’enthousiasme des investisseurs et décideurs, tous recherchent encore la formule gagnante pour surmonter les obstacles actuels.

    Le secteur français de l’hydrogène en phase de restructuration

    Selon Matthieu Guesné, dirigeant de Lhyfe, entreprise spécialisée dans l’hydrogène vert, nous assistons actuellement à une phase de « consolidation » du marché. Si les petites structures aux ressources limitées disparaissent, on observe parallèlement l’émergence d’acteurs majeurs. Ces derniers devront rapidement démontrer la viabilité de leurs modèles économiques.

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    Pour l’instant, le bilan français dans le domaine de l’hydrogène présente plus d’échecs que de réussites. Il y a quelques mois, le géant aéronautique Airbus a abandonné son ambitieux projet d’avion propulsé à l’hydrogène. Plus récemment, l’entreprise Safra, unique fabricant français de bus à hydrogène, a évité de justesse la liquidation. Sa situation financière précaire l’a finalement conduite sous le contrôle d’investisseurs chinois.

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    Peut-on encore être optimiste?

    Ce revers supplémentaire ne semble pourtant pas décourager l’engagement national en faveur de l’hydrogène. L’expérience de Lhyfe, dirigée par Matthieu Guesné, illustre ce dynamisme persistant. Créée en 2017, cette entreprise a mis en service en 2021 la première installation mondiale de production d’hydrogène « vert » à faible impact carbone. Implantée en Vendée, cette unité est directement connectée au parc éolien de Bouin.

    Les ambitions de Lhyfe ne s’arrêtent pas là. L’entreprise vient de sécuriser un financement bancaire de 53 millions d’euros destiné à la construction de quatre sites supplémentaires. Trois devraient être implantés sur le sol français, tandis que le quatrième sera développé en Allemagne.

    D’après Pierre-Étienne Franc, expert reconnu du secteur, la France conserve toutes ses chances. Dans une interview accordée récemment à FranceInfo, il soulignait que notre pays pourrait combler son retard à condition de mettre en œuvre une « approche politique cohérente, consistante et durable. »

    Sans cette vision stratégique, il redoute que l’Europe ne se laisse distancer par d’autres puissances mondiales, la Chine en tête. « Leur progression est nettement plus rapide que la nôtre », observe-t-il, tout en affirmant que « nous pouvons encore remporter cette course technologique », à condition toutefois que tous les acteurs avancent de façon coordonnée et déterminée.

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