Bernard Fontana, nouveau PDG d’EDF : 3 informations essentielles à connaître

Face à lui, des défis d’une ampleur colossale se profilent.

La commission des affaires économiques du Parlement et l’Élysée ont approuvé la semaine dernière la nomination de Bernard Fontana comme nouveau PDG d’EDF. Ce spécialiste de l’industrie succède à Luc Rémont, dont le mandat à la tête du géant énergétique français n’aura duré que deux années. Examinons de plus près le parcours de ce nouveau dirigeant et les enjeux qui l’attendent.

Formation d’excellence et parcours militaire

Le nouveau patron d’EDF possède un curriculum vitae impressionnant. Natif de Tamatave (Madagascar) où il voit le jour le 11 mars 1961, Bernard Fontana est issu des établissements les plus prestigieux du système éducatif français : l’École Polytechnique et l’ENSTA Paris (École Nationale Supérieure des Techniques Avancées). Appartenant au corps des ingénieurs de l’armement, il a exercé des fonctions stratégiques dans le domaine de la défense nationale, notamment en matière de coordination, de contrôle et de supervision des activités liées à l’armement. Sa carrière professionnelle démarre en 1987 au sein de la Société Nationale des Poudres et Explosifs, où il assume rapidement des responsabilités dirigeantes dans les secteurs de la chimie industrielle et des explosifs.

Un leader aguerri dans l’industrie lourde

Le parcours professionnel de Fontana est jalonné d’expériences de direction au sein de groupes industriels majeurs. Après plusieurs années à la SNPE, il rejoint le géant sidérurgique ArcelorMittal, où sa mission dépasse la simple gestion des ressources humaines : il orchestrera la scission puis l’introduction en bourse de la division Stainless Steel, rebaptisée Aperam en 2011.

Son expertise en matière de transformation d’entreprise s’est également illustrée chez le cimentier helvétique Holcim, où il a mené à bien le rapprochement stratégique avec Lafarge, une opération unanimement saluée par les analystes. En 2015, il prend les rênes opérationnelles d’Areva, filiale nucléaire d’EDF, qu’il renomme Framatome. Dans un contexte post-Fukushima marqué par la défiance envers l’énergie nucléaire et les difficultés financières chroniques, Bernard Fontana a réussi un redressement spectaculaire de l’entreprise, la ramenant à la rentabilité tout en doublant ses effectifs.

Cette réussite lui a valu la reconnaissance des organisations syndicales. Comme le souligne un représentant CFDT interrogé par RMC : « Il a réinvesti dans les capacités productives. C’est un homme de terrain, à l’écoute, avec une vision claire de ses objectifs ».

Recentrage sur l’atome comme priorité stratégique

C’est précisément cette connaissance approfondie du monde industriel qui est aujourd’hui considérée comme son principal atout. Le défi majeur qui l’attend consiste à restaurer la crédibilité, l’efficacité industrielle et la compétitivité économique du groupe EDF.

Il devra notamment renouer le dialogue avec les industries électro-intensives (sidérurgie, papeteries et autres secteurs grands consommateurs d’électricité) qui dénoncent des tarifs trop élevés, soutenir la politique de réindustrialisation française, et surtout, trouver des solutions pour alléger le fardeau financier représenté par une dette colossale de 54 milliards de dollars.

Pour relever ces défis, Bernard Fontana a clairement indiqué son intention de « poursuivre le redressement de la production du parc nucléaire » hexagonal, mais également d’engager la construction de nouveaux réacteurs. Le dirigeant ambitionne par ailleurs de dynamiser la filière hydroélectrique. En revanche, sa stratégie concernant les autres énergies renouvelables reste pour l’instant imprécise et peu détaillée.