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Dynasphere : l’étrange invention automobile sphérique des années 1930

L’automobile des années 30, entre tradition et innovation extravagante
Dans l’Europe des années 1930, l’industrie automobile connaît une véritable métamorphose. Les véhicules commencent à adopter des formes plus modernes, avec des châssis robustes en acier, des moteurs fiables et des carrosseries qui s’éloignent définitivement des premières créations rudimentaires. Les constructeurs emblématiques comme Mercedes-Benz, Citroën ou Renault connaissent un essor considérable, inspirés par le modèle de production de masse développé par Ford aux États-Unis. L’automobile devient progressivement accessible à une clientèle plus large, au-delà des cercles aristocratiques et fortunés.
C’est dans ce contexte d’effervescence qu’un ingénieur britannique, John Archibald Purves, décide de bouleverser les conventions établies avec une vision radicalement différente de l’automobile. Son idée révolutionnaire? Un véhicule à une seule roue. Sa création, baptisée Dynasphere, représente une approche totalement disruptive: une imposante structure circulaire motorisée dans laquelle le conducteur prend place. Le concept reposait sur un immense anneau métallique, un siège suspendu à l’intérieur, un petit moteur bicylindrique et quelques galets qui assuraient le contact avec la paroi intérieure de cette roue géante. Pour Purves, cette conception représentait l’avenir du transport individuel.
Une mécanique aussi fascinante que périlleuse
La Dynasphere incarnait une fusion improbable entre innovation technique et conception hasardeuse – imaginez un mélange entre une roue de hamster surdimensionnée et un prototype mécanique sorti tout droit des carnets de Léonard de Vinci, dont Purves s’était d’ailleurs inspiré. Sur le plan conceptuel, la simplicité était extrême: plus de structure complexe, de système de direction conventionnel ou de suspension élaborée – uniquement un moteur pour propulser l’ensemble.
Le fonctionnement technique relevait d’un principe étonnant: l’habitacle était monté sur de petites roulettes fixées contre la paroi intérieure du gigantesque anneau. Le moteur, solidaire de la cabine, ne faisait pas tourner la roue directement – il cherchait plutôt à « grimper » le long de la paroi intérieure. C’est ce mouvement d’escalade qui mettait l’ensemble en rotation, un peu comme si le moteur tentait perpétuellement de s’échapper de cette cage circulaire.
Le modèle à essence impressionnait par ses dimensions: trois mètres de hauteur pour environ 450 kilos. Sa structure en treillis métallique abritait un modeste moteur Douglas bicylindre refroidi par air développant seulement 2,5 chevaux (certains rapports mentionnent jusqu’à 6 chevaux), couplé à une boîte de vitesses à trois rapports avec marche arrière. Une variante électrique plus compacte avait également été développée, offrant moins de puissance mais un fonctionnement nettement plus silencieux, servant principalement de plateforme d’essai.
Cette motorisation modeste permettait néanmoins d’atteindre des vitesses avoisinant les 40 km/h, comme démontré lors d’essais sur la plage de Weston-super-Mare ou sur le circuit de Brooklands. Cependant, les manœuvres s’avéraient cauchemardesques: pour changer de direction, le conducteur devait déplacer son poids corporel à la manière d’un précurseur maladroit du Segway, mais avec une demi-tonne d’inertie.
L’échec programmé d’une vision trop audacieuse
La Dynasphere, malgré son allure futuriste qui évoque étrangement le véhicule monoroue du Général Grievous dans l’univers Star Wars, souffrait de défauts rédhibitoires. Entre l’enthousiasme débordant de son créateur et les lois implacables de la physique, le verdict fut sans appel. Freiner relevait de l’aventure périlleuse: lorsque le conducteur tentait d’arrêter l’engin, l’habitacle intérieur, simplement posé sur roulettes, continuait sa course à l’intérieur de la roue sous l’effet de l’inertie.
Ce phénomène, ironiquement baptisé « gerbiling » (effet hamster), projetait le malheureux conducteur dans des rotations incontrôlées, transformant chaque tentative de décélération en manège improvisé. La direction s’avérait tout aussi problématique: le système reposait sur l’inclinaison de l’habitacle pour modifier le centre de gravité, mais la précision restait totalement aléatoire.
Purves, optimiste incorrigible, multiplia les tentatives d’amélioration pour sauver sa création. Il imagina notamment une version à dix cercles concentriques garnis de cuir pour améliorer la stabilité, un modèle collectif pouvant transporter plusieurs passagers, et même une variante destinée aux stations balnéaires capable d’accueillir huit personnes. Ces améliorations demeurèrent toutefois insuffisantes face aux lacunes fondamentales du concept.
L’histoire de la Dynasphere démontre finalement qu’une roue géante ne peut se substituer à une configuration automobile classique. Cette tentative audacieuse aura au moins confirmé que la stabilité d’un véhicule repose fondamentalement sur quatre points d’appui au sol. La Dynasphere reste ainsi dans les annales comme une curiosité technique fascinante, un témoin de cette époque foisonnante d’innovations parfois brillantes, souvent extravagantes, mais toujours révélatrices de l’audace créative qui caractérisait les pionniers de l’automobile. Si elle n’a jamais révolutionné nos déplacements, cette étrange monoroue a incontestablement conquis une place dans le panthéon des inventions les plus originales de l’histoire automobile.

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