La Chine surmonte le « tunnel boom » pour développer son train à 600 km/h

Une innovation cruciale qui pourrait transformer le paysage des transports ferroviaires à haute vitesse en Chine et à l’international.

La Chine expérimente actuellement une technologie révolutionnaire de trains à lévitation magnétique (maglev) atteignant 600 km/h, tout en proposant une solution ingénieuse à un défi technique majeur : le phénomène de « tunnel boom ».

Le « tunnel boom » : un obstacle à la très haute vitesse

Déjà à l’avant-garde du transport ferroviaire rapide, la Chine renouvelle son engagement envers la technologie maglev, après l’inauguration en 2004 de sa liaison pionnière entre Shanghai et son aéroport de Pudong. Contrairement aux TGV conventionnels, ces trains révolutionnaires lévitent au-dessus des rails grâce à des champs magnétiques puissants, éliminant ainsi la friction et permettant d’atteindre des vitesses vertigineuses.

Alors que les TGV traditionnels culminent autour de 350 km/h, le prototype chinois de nouvelle génération vise l’impressionnante barre des 600 km/h. Cette prouesse technique se heurte cependant à un phénomène physique préoccupant : le « tunnel boom ». Lors de l’entrée d’un train dans un tunnel, l’air se trouve brutalement comprimé, similaire à l’effet dans une seringue. À la sortie, cette masse d’air génère une onde sonore explosive qui se dissipe dans l’atmosphère, créant un grondement intense, des secousses et risquant d’endommager les constructions aux alentours.

Ce phénomène, déjà significatif à 350 km/h, s’amplifie considérablement à 600 km/h : un simple tunnel de 2 km suffit à déclencher cette déflagration sonore. L’intensité de cette onde peut troubler la tranquillité des zones résidentielles, perturber la faune locale et potentiellement fragiliser certaines structures environnantes.

L’innovation technologique au service de la sécurité

Face à ce défi, les équipes d’ingénieurs chinois ont développé d’imposants dispositifs d’atténuation acoustique positionnés aux entrées des tunnels. Ces structures innovantes de 100 mètres de longueur, dotées d’une surface absorbante spécialement conçue et complétées par un traitement acoustique interne tout au long du tunnel, permettent la décompression progressive de l’air avant l’arrivée du train. Les résultats sont spectaculaires : la puissance de l’onde de choc est diminuée jusqu’à 96%, comparable à l’effet d’un silencieux sur une arme à feu.

L’implémentation généralisée de cette technologie promettrait une amélioration substantielle de la sécurité pour les populations riveraines et les infrastructures avoisinantes, une réduction notable des perturbations pour l’écosystème environnant, ainsi qu’un confort accru pour les voyageurs. Bien qu’aucun programme de déploiement officiel n’ait encore été communiqué, le géant industriel public CRRC, porteur du projet, travaille activement à son intégration dans les futurs corridors ferroviaires. Le projet le plus ambitieux envisage de connecter Pékin à Shanghai en seulement 2h30, contre 4h30 actuellement.

Il convient de souligner que l’ambition maglev dépasse les frontières chinoises. Le Japon développe activement son Chuo Shinkansen, visant à relier Tokyo et Osaka en à peine plus d’une heure à une vitesse de 505 km/h. Dans une perspective moins immédiate, l’Inde et la Corée du Sud explorent également ce territoire technologique.

Ces avancées positionnent le train comme un concurrent sérieux face à l’aviation, offrant des durées de trajet considérablement réduites tout en maintenant une empreinte carbone significativement inférieure.

• La Chine développe un train à lévitation magnétique pouvant atteindre 600 km/h et semble avoir résolu le problème critique du « tunnel boom ».
• Des systèmes d’amortissement acoustique révolutionnaires permettraient de diminuer ce phénomène jusqu’à 96%.
• Cette percée technologique pourrait rendre les voyages plus sécurisés, plus agréables et plus écologiques.