CR450 : la Chine présente le train commercial le plus rapide au monde

La Chine avance à grande vitesse sur le marché ferroviaire. L’objectif d’atteindre les 400 km/h en vitesse de croisière est désormais à portée de main.

L’Empire du Milieu ne cesse d’impressionner par ses ambitions ferroviaires. Depuis l’introduction des trains à grande vitesse en 2008, la Chine a massivement investi dans cette technologie, développant un réseau colossal de 48 000 kilomètres de voies, le plus étendu au monde. Aujourd’hui, 97 % des grandes agglomérations chinoises sont interconnectées par un maillage ferroviaire à grande vitesse particulièrement dense.

Actuellement, c’est le CR400 qui sillonne ces voies. Ce train, déjà supérieur à notre TGV en termes de vitesse (350 km/h contre 320), s’apprête à passer le relais. Le constructeur national China State Railway Group (CRCC) en a fait sa priorité stratégique. L’an dernier, l’entreprise a dévoilé un prototype prometteur.

Avec le CR450, la Chine revendique fièrement posséder le « train commercial le plus rapide de la planète ». Des essais ont déjà permis d’atteindre une vitesse maximale de 453 km/h. L’ambition chinoise est d’établir une vitesse de croisière de 400 km/h. La mise en service du CR450 sur les lignes commerciales est prévue pour 2026, ou au plus tard début 2027.

Une nouvelle génération alliant vitesse et confort premium

La Chine et CRCC ne se contentent pas de développer un train ultrarapide. L’entreprise d’État souhaite offrir une expérience de voyage exceptionnelle. Elle a conçu des voitures innovantes, particulièrement pour les classes Business et Première. Les images diffusées par les autorités chinoises révèlent clairement l’influence aéronautique qui a guidé la conception du CR450.

Le développement d’un train aussi rapide soulève toutefois plusieurs interrogations. Si les TGV français circulent à 320 km/h sur le territoire national, ce n’est pas sans raison. Les rames de la SNCF, bien que capables techniquement d’atteindre 575 km/h, ne le font pas en exploitation commerciale.

En effet, de telles vitesses provoquent une usure considérable des infrastructures. À chaque passage au-delà de 320 km/h, les dégradations s’accumulent. Les voies et le système d’alimentation électrique ne résistent pas à ces contraintes extrêmes. Cette problématique ne semble pourtant pas freiner la Chine. CRCC aurait-elle développé une technologie réduisant l’usure des infrastructures ? Ou l’État chinois, conscient de ce défi, aurait-il simplement décidé d’augmenter considérablement les budgets de maintenance ?

En France, une approche alternative

L’émergence de ce nouveau train chinois met la SNCF sous pression. Face à ce concurrent redoutable, l’opérateur ferroviaire français, en collaboration avec ses partenaires comme Alstom, doit réagir. C’est pourquoi elle s’apprête à lancer prochainement le TGV-M.

Cette nouvelle génération de train à grande vitesse, plus respectueuse de l’environnement, devrait également améliorer l’expérience voyageur. La SNCF annonce une augmentation significative de la capacité, avec 20 % de sièges supplémentaires. En revanche, l’entreprise ne prévoit pas d’accroître la vitesse par rapport aux modèles actuels.