Énergie & Recharge
Black-out du 28 avril: défaillance systémique causant une surtension majeure

Un phénomène de « surtension électrique » sans précédent depuis deux décennies serait responsable de la coupure d’électricité la plus massive qu’ait connu l’Europe.
Le 28 avril restera gravé dans l’histoire énergétique de la péninsule ibérique. En l’espace de quelques instants, des millions d’habitants se sont retrouvés plongés dans le noir. Aujourd’hui, cinq mois après cet événement, une commission indépendante composée de plus de 45 spécialistes vient de dévoiler les résultats de son investigation.
Lors d’une conférence tenue cette semaine à Bruxelles, Damian Cortinas, qui préside l’ENTSO-E, le réseau européen des gestionnaires de transport d’électricité, a souligné le caractère « sans précédent » de cette défaillance. Selon ses explications, une « surtension en cascade » aurait provoqué l’incident. Ce type de défaillance électrique n’avait jamais été observé auparavant.
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Une pression excessive
Pour illustrer le concept de surtension électrique, on peut faire l’analogie avec une canalisation d’eau. La tension électrique s’apparente à la pression hydraulique. Si celle-ci devient excessive, l’ensemble du système peut céder brutalement.
Dans le cas de la péninsule ibérique, les infrastructures électriques ont résisté. Le réseau s’est automatiquement interrompu avant que la surtension ne provoque des dégâts irréversibles. C’est précisément grâce à ce mécanisme de protection que l’alimentation a pu être rétablie dans un délai relativement court.
À ce stade, l’origine exacte de cette « anomalie électrique » reste indéterminée. Un rapport plus exhaustif est prévu pour le premier trimestre 2026. Cette première analyse met toutefois en évidence plusieurs « variations anormales de puissance, de tension et de fréquence » durant la demi-heure précédant l’incident majeur.
Anticipant la possibilité d’une panne généralisée, les opérateurs de réseaux avaient alors « déployé plusieurs stratégies d’intervention. » Ces actions ont contribué à « contenir les oscillations », mais ont engendré un effet collatéral inattendu.
Le niveau de tension a progressivement atteint des valeurs critiques. Graduellement, diverses installations de production électrique (parcs éoliens et photovoltaïques) se sont déconnectées. Le réseau électrique étant saturé, aucune production supplémentaire n’était nécessaire à ce moment précis.
Les sources d’énergie renouvelable disculpées
Ces déconnexions successives ont provoqué une nouvelle augmentation de tension sur le réseau, conduisant inévitablement à la situation critique du 28 avril, avec une panne généralisée durant plusieurs heures. Initialement mises en cause, les énergies renouvelables ne seraient finalement pas à l’origine de cette surtension.
Les spécialistes évoquent plutôt une « succession d’incidents en cascade, amplifiés par diverses défaillances systémiques. » Les experts ne parviennent notamment pas à expliquer pourquoi plusieurs dispositifs de sécurité conçus pour prévenir les surtensions n’ont pas fonctionné correctement.
Des éléments de réponse devraient être apportés au printemps prochain, lors de la publication d’un rapport plus détaillé. Le gestionnaire ibérique REE pourrait être tenu responsable de cette défaillance. C’est déjà ce qu’affirmait Sara Aagesen, ministre de la transition écologique, en juin dernier.

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