Transport
De pépite à la ruine: les 5 dates clés dans l’histoire d’Angell Bike

L’histoire d’Angell, ancienne promesse française du vélo électrique, connaît une fin amère. Cette entreprise qui incarnait l’excellence tricolore dans la mobilité douce traverse aujourd’hui une crise majeure qui pourrait sonner son glas. Analysons le parcours de cette startup qui, après avoir brillé dans le firmament de la French Tech, se retrouve désormais au bord du précipice.
2019 : une vision technologique séduisante
Le concept initial d’Angell avait de quoi séduire les amateurs de mobilité urbaine : un vélo électrique premium conçu en France, alliant esthétique soignée et innovations technologiques de pointe. Marc Simoncini, entrepreneur ayant fait fortune avec Meetic, présentait ce projet comme son ultime aventure professionnelle, une sorte de consécration entrepreneuriale.
Investisseur reconnu dans l’écosystème des startups, particulièrement celles orientées vers des solutions écologiques, Simoncini voyait dans le vélo électrique une évolution naturelle de son parcours. L’alliance stratégique avec le groupe SEB visait à garantir une fabrication 100% française, un argument marketing fort dans un marché dominé par des productions asiatiques.
2020 : un lancement compliqué par la crise sanitaire
La mise sur le marché du premier modèle Angell intervient à un moment particulièrement défavorable, en pleine explosion de la pandémie de Covid-19. Proposé aux alentours de 2000 euros, ce vélo électrique se positionne d’emblée sur le segment haut de gamme. Toutefois, malgré les ambitions initiales, l’entreprise doit se résoudre à importer certains composants d’Asie pour maintenir une viabilité économique.
Cette période est marquée par des difficultés logistiques majeures, entraînant des retards considérables dans les livraisons. Plus problématique encore, les premiers modèles commercialisés présentent plusieurs anomalies techniques, provoquant la colère légitime des clients ayant investi une somme conséquente. « Nous avons probablement été trop ambitieux, en voulant intégrer trop de technologies trop rapidement », reconnaîtra plus tard Simoncini, admettant les erreurs stratégiques initiales.
2023 : refinancement et alliance prestigieuse
Malgré ces débuts chaotiques, la société parvient à écouler environ 5000 vélos électriques à fin 2022. En septembre de l’année suivante, Angell réussit une opération financière d’envergure en levant 20 millions d’euros, notamment auprès d’investisseurs de renom comme Bpifrance et CMA CGM. Cette injection de capital vise à transformer l’entreprise en « acteur majeur de la mobilité urbaine intelligente et premium ».
Parallèlement, la jeune pousse française conclut un partenariat prestigieux avec le constructeur automobile allemand BMW. Cette collaboration aboutit au lancement du Mini E-Bike 1, un vélo électrique urbain pesant 17 kg, combinant l’expertise technologique d’Angell et l’aura d’une marque automobile de prestige.
Automne 2024 : crise majeure et rappel massif
La situation semblait s’améliorer jusqu’à ce qu’un incident critique ne vienne tout remettre en question. Un défaut structurel est identifié sur le cadre des modèles de première génération, créant un risque significatif d’accident pour les utilisateurs. Angell se voit contrainte d’organiser un rappel total des 5000 exemplaires concernés.
Cette décision, bien que responsable, intervient dans un contexte financier déjà fragilisé, après deux exercices déficitaires consécutifs en 2022 et 2023. L’entreprise se retrouve dans l’incapacité de rembourser ses clients ou de remplacer les vélos défectueux, faute de trésorerie suffisante et d’un stock de remplacement adéquat.
Janvier 2025 : vers une fin inéluctable
Le début d’année 2025 marque un tournant dramatique avec l’annonce officielle de la cessation de paiement d’Angell, probable prélude à une liquidation judiciaire. Cette situation catastrophique affecte directement les utilisateurs qui risquent de voir l’application mobile compagnon cesser de fonctionner, rendant inaccessibles les fonctionnalités essentielles de leurs vélos connectés.
Face à ce naufrage entrepreneurial, Marc Simoncini révèle avoir engagé des actions en justice contre son partenaire industriel SEB « pour établir clairement les responsabilités dans cette affaire ». Le fondateur s’engage à rechercher des solutions pour indemniser les clients lésés, mais l’avenir de cette ancienne pépite française semble désormais gravement compromis.

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