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    Les deux-roues dominent l’Asie du Sud-Est : comprendre ce phénomène

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    Les deux-roues dominent l'Asie du Sud-Est : comprendre ce phénomène

    En Asie du Sud-Est, la moto n’est pas un simple moyen de transport – c’est un élément vital du quotidien, propulsant les déplacements journaliers, les moyens de subsistance et des économies entières.

    Quand les Occidentaux évoquent la moto, ils parlent souvent en termes métaphoriques – liberté, rébellion, aventure. Mais en Asie du Sud-Est, la moto est dépouillée de tout ce romantisme. Ce n’est ni un symbole ni un jouet pour le week-end. C’est un outil de travail. Une nécessité. Un lien vital.

    Nulle part ailleurs ce phénomène n’est plus évident qu’aux Philippines, où les ventes de motos ont atteint le chiffre impressionnant de 448 000 unités pour le seul premier trimestre 2025. Pour mettre cela en perspective : c’est davantage que ce que l’ensemble du marché américain de la moto a vendu durant toute l’année 2023. Et les Philippines ne font que commencer.

    Un besoin quotidien, pas un luxe

    Contrairement à l’Occident, où les motos sont souvent des machines de loisir plus souvent stationnées qu’utilisées, les deux-roues aux Philippines comptabilisent des heures comme les taxis new-yorkais. Pour des millions de Philippins, la moto est à la fois leur transport quotidien, leur lieu de travail, leur service de livraison et le véhicule familial. On les trouve se faufilant dans les embouteillages de Manille, transportant tout, des courses aux bonbonnes de gaz.

    Des scooters comme le Honda Click, le Yamaha Mio et le Suzuki Raider 150 ne dominent pas seulement les classements des ventes – ils font tourner le pays. Ce ne sont pas des achats liés à un style de vie. Ce sont des outils fonctionnels qui offrent un kilométrage élevé, un entretien minimal et une praticité imbattable.

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    Les chiffres parlent d’eux-mêmes

    Selon la Fédération des Industries Asiatiques de la Moto (FAMI), le premier trimestre 2025 a connu une croissance de 10% des ventes de motos par rapport à l’année précédente. La production locale suit le rythme, avec plus de 232 000 unités assemblées dans le pays durant les deux premiers mois seulement. Cette production est dominée par cinq acteurs majeurs – Honda, Yamaha, Suzuki, Kawasaki et l’indien TVS – qui détiennent collectivement environ 80% du marché.

    Plus impressionnant encore : ces chiffres ne prennent pas en compte les marques premium ou de niche comme BMW, KTM ou CFMoto. Les chiffres réels sont donc probablement encore plus élevés.

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    Et les Philippines ne sont pas un cas isolé. L’Indonésie a vendu plus de 1,1 million de motos en deux mois. Le Vietnam en a écoulé 673 000 unités au premier trimestre. Ce n’est pas simplement un secteur en plein essor – c’est le pouls de la mobilité dans toute la région.

    Pourquoi c’est important à l’échelle mondiale

    L’Asie du Sud-Est n’est pas simplement un marché fort pour les motos – c’est LE marché. Tandis que les marques occidentales luttent contre des ventes en baisse et un vieillissement de leur clientèle, elles prospèrent en Asie en fournissant ce dont la région a réellement besoin : des deux-roues abordables et efficaces.

    Ici, les cylindrées oscillent généralement entre 110 et 155 cm³. Ces motos peuvent parcourir plus de 50 kilomètres avec un litre de carburant et coûtent moins cher qu’un nouveau smartphone. Elles ne sont pas chargées de technologies ou enveloppées de chrome. Elles sont conçues pour survivre aux nids-de-poule, aux embouteillages, aux saisons de mousson et à des années d’utilisation quotidienne.

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    C’est une réalité qui surprend souvent les motards occidentaux habitués à associer Honda aux Gold Wing ou Kawasaki aux modèles ZX. En Asie du Sud-Est, ces mêmes marques prospèrent non pas grâce à leurs modèles phares, mais grâce à la fonctionnalité de leurs produits.

    Demande croissante, accès facilité

    La reprise économique post-pandémie a également alimenté cette croissance. Aux Philippines, les prêts automobiles – y compris pour les motos – ont augmenté de plus de 24% cette année, malgré des taux d’intérêt élevés. L’accès au crédit s’améliore, et avec lui, la mobilité. Financer une moto n’est pas simplement une commodité ; c’est un pas vers l’indépendance financière et sociale.

    Une vision plus large

    En Asie du Sud-Est, les motos ne sont pas des symboles de statut social ou des machines à adrénaline. Elles font partie de l’infrastructure, comme les bus ou les métros dans d’autres pays. Elles permettent aux gens d’aller travailler, de déplacer des marchandises, de relier les communautés et de soutenir des économies informelles entières.

    Alors que les marques mondiales de motos se tournent vers l’avenir, elles auraient intérêt à déplacer leur attention, non seulement vers de nouveaux marchés, mais vers de nouvelles mentalités. En Asie du Sud-Est, la route à suivre n’est pas pavée de chrome et de puissance – elle est construite sur la fiabilité, l’économie de carburant et les besoins quotidiens des gens ordinaires.

    Ici, les motos ne représentent pas seulement la liberté. Elles la délivrent.

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