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    Nucléaire : la France s’apprête à voter une législation fondamentale

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    Nucléaire : la France s'apprête à voter une législation fondamentale

    L’avenir énergétique français se dessine à l’Assemblée nationale, où les débats autour du nucléaire cristallisent toutes les attentions.

    Le nucléaire représente une composante essentielle du paysage énergétique français. Avec un réseau comprenant 18 centrales et 56 réacteurs opérationnels, cette filière assure actuellement près des deux tiers de la production d’électricité nationale. Toutefois, malgré cette position dominante, le nucléaire n’est pas intouchable, comme l’a démontré la mise à l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim. Aujourd’hui, une évolution majeure pourrait redéfinir la politique énergétique du pays.

    L’Assemblée nationale examine actuellement une proposition de loi qui suscite des confrontations idéologiques marquées. Dans l’hémicycle, deux visions antagonistes s’affrontent. D’une part, les partisans de l’atome souhaitent consolider et renforcer le rôle prépondérant du nucléaire dans le mix énergétique français. Cette position est particulièrement défendue par le Rassemblement national, formation politique qui a œuvré activement pour porter ce texte devant les députés.

    D’après les informations rapportées par BFM, le parti dirigé par Jordan Bardella aurait exercé une pression significative sur Antoine Armand, député du camp présidentiel et ancien ministre, pour qu’il présente des amendements favorisant une « renaissance nucléaire » d’envergure en France. Maxime Amblard, élu RN, a d’ailleurs déclaré cette semaine que ces modifications législatives « vont dans le bon sens ».

    Lors des travaux en commission, les représentants du Rassemblement national ont plaidé en faveur d’un programme ambitieux visant la construction d’une quarantaine de réacteurs EPR, technologie de nouvelle génération, similaire au chantier actuellement en cours à Flamanville.

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    Vers un développement « mesuré » du parc nucléaire ?

    À l’autre extrémité de l’échiquier politique au Palais Bourbon, les formations de gauche et notamment le Parti socialiste défendent une stratégie nettement plus modérée. La formation dirigée par Boris Vallaud prône une approche qualifiée de « mesurée » avec un objectif de construction limité à 8 réacteurs EPR d’ici 2035.

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    Dans ses déclarations à l’AFP, Karim Benbrahim, député socialiste, affirme sa volonté d’engager un dialogue constructif avec le rapporteur du texte pour parvenir à un compromis. Il déplore cependant n’avoir reçu « aucune réponse » à ses sollicitations. La responsabilité d’avancer semble donc désormais incomber à l’autre partie. Au-delà des désaccords quantitatifs, cette proposition législative introduit également un changement terminologique significatif.

    Le texte abandonne en effet la référence aux énergies « renouvelables » comme objectif pour les prochaines décennies, au profit du concept d’énergies « décarbonées ». Ce glissement sémantique pourrait légitimer une orientation vers un mix énergétique dominé exclusivement par le nucléaire. Une perspective que les parlementaires de gauche considèrent comme une « frontière infranchissable ».

    Dans sa forme actuelle, la proposition de loi doit encore franchir plusieurs étapes parlementaires impliquant discussions approfondies, amendements et votes. Le texte ne sera pas renvoyé au Sénat dans sa version présente. Suite à l’intervention de la députée La France Insoumise Mathilde Panot, les débats s’étendront sur 40 heures dans l’hémicycle, mobilisant ainsi l’ensemble des 577 représentants nationaux pendant toute la semaine à venir.

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