Transport
Rapport de la Cour des comptes: la gratuité des transports publics remise en cause

En matière de mobilité urbaine, la gratuité des transports en commun fait débat. Un nouveau rapport de la Cour des comptes vient questionner cette stratégie adoptée par plusieurs collectivités françaises, soulevant des interrogations quant à son efficacité réelle.
La gratuité des transports publics ne serait pas la panacée selon l’analyse publiée aujourd’hui par la Cour des comptes. Les magistrats financiers sont formels : l’augmentation de la fréquentation des réseaux urbains passe davantage par un élargissement de l’offre que par une suppression des tarifs. Pour développer leurs infrastructures, les métropoles auraient donc besoin de maintenir les recettes provenant des usagers.
L’étude s’appuie notamment sur l’expérience de Montpellier, qui a instauré fin 2023 la gratuité pour ses habitants. Si cette mesure a engendré une hausse significative de 20% de l’utilisation des transports collectifs, les effets sur la circulation automobile restent limités.
Les experts de la Cour soulignent un phénomène inattendu : « La gratuité a pour effet d’augmenter la fréquentation des transports collectifs urbains principalement dans les centres urbains pour des déplacements de courte distance, davantage au détriment de la marche et du vélo que de la voiture ».
Cette politique représente par ailleurs un coût considérable pour les finances publiques. Dans le cas montpelliérain, l’agglomération a renoncé à environ 40 millions d’euros de revenus annuels. La gratuité a également engendré des problèmes pratiques : face à l’afflux massif de voyageurs sans augmentation parallèle de l’offre, les véhicules sont rapidement devenus surchargés. La métropole a dû prendre des mesures restrictives, comme l’interdiction des vélos et trottinettes non pliés dans ses trams et bus.
Une demande citoyenne axée sur l’amélioration du service
Le rapport met en lumière un décalage entre les politiques de gratuité et les attentes réelles des usagers. Les études d’opinion convergent : les Français ne revendiquent pas prioritairement la gratuité, mais plutôt une extension des réseaux. Trois quarts des personnes interrogées affirment utiliser leur véhicule personnel faute d’alternative satisfaisante en transport public.
Plus d’un tiers des répondants expriment leur insatisfaction concernant la qualité du service, évoquant des retards, des défaillances techniques, mais aussi des préoccupations liées à la sécurité et au confort durant leurs trajets. La Cour des comptes illustre son propos avec l’exemple lyonnais.
La métropole rhodanienne a connu une progression de sa fréquentation entre 2006 et 2015, passant de 15% à 18%. Ces statistiques méritent toutefois d’être contextualisées. Si l’expansion du réseau lyonnais est incontestable sur cette période, l’évolution des mentalités concernant la mobilité urbaine joue également un rôle important.
Les résidents des grandes agglomérations se montrent de plus en plus enclins à privilégier les transports collectifs. Ce phénomène s’explique partiellement par l’amélioration de l’offre, mais d’autres facteurs entrent en jeu, notamment les convictions environnementales grandissantes au sein de la population française.

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