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    Toyota relance le débat : une voiture électrique polluerait plus que 3 hybrides

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    Toyota relance le débat : une voiture électrique polluerait plus que 3 hybrides

    Akio Toyoda, le président de Toyota, relance la controverse sur l’impact écologique des véhicules électriques. Ses affirmations polémiques suggèrent qu’un véhicule électrique serait aussi polluant que trois hybrides, mais cette position est-elle scientifiquement fondée ?

    Le dirigeant de Toyota vient de créer une vive polémique en affirmant que « 9 millions de voitures électriques génèrent autant de carbone que 27 millions d’hybrides ». Cette déclaration fracassante ravive un débat passionné dans l’industrie automobile : les véhicules électriques sont-ils réellement plus écologiques que les autres technologies ?

    Le président japonais justifie l’approche multi-technologies de son entreprise, qui privilégie largement l’hybride, tout en explorant d’autres voies comme le thermique, l’hydrogène et l’électrique. Son argument principal ? La production de 9 millions de véhicules électriques au Japon entraînerait une hausse des émissions en raison d’un approvisionnement électrique encore fortement dépendant des combustibles fossiles.

    Ces propos surviennent dans un environnement particulièrement difficile pour Toyota, pionnier de l’hybride, mais désormais bousculé par la montée en puissance des véhicules 100% électriques portée par Tesla et les constructeurs automobiles chinois.

    Les données scientifiques contredisent les propos de Toyoda

    Les experts scientifiques ne partagent pas l’enthousiasme de Toyoda pour la technologie hybride. Une recherche publiée en 2022 par l’université Tsinghua apporte un démenti cinglant : les véhicules électriques produisent 20 à 30 % d’émissions de CO₂ en moins sur l’ensemble de leur cycle de vie, même en Chine où l’électricité provient encore majoritairement du charbon.

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    Les analyses du Centre chinois de recherche et technologie automobile (CATARC) confirment cette tendance. Une voiture compacte électrique chinoise émet approximativement 118 g de CO₂ par kilomètre contre 163 g pour son équivalent à essence, une différence significative en faveur de l’électrique.

    La supériorité environnementale de l’électrique reconnue mondialement

    La prestigieuse revue Nature a tranché le débat en 2022 : les voitures électriques représentent l’option la moins polluante dans plus de 95 % des régions du monde. Cette conclusion s’appuie sur une analyse exhaustive de données recueillies dans de nombreux pays aux mix énergétiques variés.

    Il est vrai que les véhicules électriques démarrent avec un handicap écologique lors de leur fabrication. Leur production génère entre 11 et 14 tonnes de CO₂, contre seulement 6 à 9 tonnes pour les modèles hybrides ou thermiques, la batterie constituant le principal facteur d’émissions.

    Cependant, les chercheurs du laboratoire national d’Argonne ont identifié le seuil de rentabilité écologique : un véhicule électrique compense son déficit carbone initial après 31 000 à 45 000 kilomètres parcourus. Au-delà de ce seuil, son avantage environnemental s’accroît progressivement. Pour un véhicule parcourant 200 000 kilomètres durant sa vie, l’électrique surclasse définitivement les autres technologies.

    L’hybride, une technologie aux bénéfices limités

    Toyota mise massivement sur l’hybride, mais cette technologie présente des limitations importantes. Les modèles hybrides conventionnels comme la Prius utilisent des batteries de faible capacité et offrent une autonomie électrique très limitée. Ils restent essentiellement des véhicules thermiques optimisés.

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    Quant aux hybrides rechargeables, ils promettent davantage avec 30 à 80 kilomètres d’autonomie en mode électrique. Le problème majeur ? Leurs utilisateurs ne les rechargent pas suffisamment. Les statistiques européennes montrent que de nombreux conducteurs délaissent la recharge, transformant leurs véhicules hybrides rechargeables en voitures essence alourdies inutilement.

    Ce comportement entraîne des émissions réelles bien supérieures aux chiffres homologués. Un hybride rechargeable non branché pollue davantage qu’un hybride standard en raison du poids supplémentaire de sa batterie sous-exploitée.

    Les progrès constants des batteries électriques

    L’industrie des batteries connaît une évolution rapide. Les géants chinois CATL et BYD développent des compositions chimiques sans cobalt ni nickel, comme les LFP (lithium-fer-phosphate) et LMFP. Ces innovations permettent de réduire considérablement l’empreinte carbone de la fabrication des batteries.

    Le CATARC évalue que l’intensité carbone des batteries a diminué d’environ 15 % entre 2020 et 2024. Cette amélioration accélère l’atteinte du point d’équilibre écologique des véhicules électriques et renforce leur avantage environnemental.

    Les constructeurs perfectionnent également les processus de recyclage. Tesla récupère désormais 95 % des matériaux de ses batteries en fin de vie. Cette économie circulaire contribuera à diminuer encore l’impact environnemental de la mobilité électrique.

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    La stratégie ambivalente de Toyota

    Toyota critique ouvertement les véhicules électriques tout en réalisant d’importants investissements dans cette technologie en Chine. Son programme « China R&D 2.0 » établit de multiples collaborations avec Huawei, Xiaomi et Momenta pour concevoir des habitacles intelligents et des systèmes d’assistance à la conduite.

    Les joint-ventures GAC Toyota et FAW Toyota développent des plateformes spécifiques pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables. BYD fournit même des composants essentiels à Toyota. Les modèles bZ5, bZ3X et le futur bZ7 incarnent cette stratégie d’adaptation au marché chinois.

    Cette approche contradictoire révèle une réalité simple : Toyota reconnaît que l’électrique représente le futur de l’automobile, mais cherche à préserver sa position dominante sur l’hybride pendant sa phase de rattrapage technologique.

    L’avenir appartient à l’électrique

    Les études scientifiques convergent vers une conclusion évidente : les véhicules électriques offrent les réductions d’émissions les plus significatives sur le long terme. Leur avantage s’accentuera avec la décarbonation progressive des réseaux électriques et l’évolution des technologies de batteries.

    Les hybrides conservent leur utilité comme solution intermédiaire, particulièrement dans les régions où les infrastructures de recharge sont insuffisantes. Ils représentent toutefois une étape transitoire vers une mobilité totalement décarbonée.

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    Le secteur des transports génère 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’électrification massive du parc automobile apparaît comme la solution la plus efficace pour réduire l’empreinte carbone de ce secteur essentiel. Les recherches démontrent que les véhicules électriques émettent 20 à 30 % de CO₂ en moins que leurs équivalents thermiques sur l’ensemble de leur cycle de vie. Avec l’amélioration des réseaux électriques et des technologies de batteries, l’écart environnemental continuera de se creuser en faveur des électriques, tandis que Toyota critique cette technologie tout en y investissant massivement.

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