Le Navigo sur smartphone déçoit des millions de Franciliens cet été

La dématérialisation du pass Navigo prend du retard, une situation frustrante pour de nombreux usagers qui vont devoir patienter encore.

Alors que vous espériez peut-être vous débarrasser de votre pass Navigo physique pour la période estivale, il faudra malheureusement réviser vos attentes. Ces derniers jours, Île-de-France Mobilités (IDFM) a certes communiqué sur le lancement du forfait Navigo Liberté+ en version dématérialisée, compatible avec iPhone, Android et Apple Watch. Cette avancée, qui paraît prometteuse à première vue, risque pourtant de laisser un goût amer à bon nombre d’utilisateurs.

Le problème? Les abonnements Imagine R et Navigo annuel, qui constituent en réalité la majorité des titres de transport, ne seront finalement accessibles en version numérique qu’au premier semestre 2026. Cette information décevante a été confirmée par Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, lors d’un entretien avec Le Parisien. La transition vers le numérique semble donc s’effectuer à un rythme particulièrement lent.

Le Navigo numérique peine à quitter la station

Selon les explications officielles d’IDFM, la priorité serait donnée aux titres nécessitant des renouvellements fréquents, comme les forfaits mensuels, dans le but de diminuer l’affluence aux guichets. Concrètement, cela signifie que plusieurs millions d’abonnés annuels et détenteurs de cartes Imagine R devront patienter près d’une année supplémentaire, alors que cette dématérialisation était initialement programmée pour fin 2025. Cette décision soulève des interrogations légitimes : pourquoi faire attendre précisément les usagers les plus fidèles, qui soutiennent le réseau toute l’année ?

Ce retard s’explique en partie par des contraintes techniques. Apple a longtemps bloqué l’accès à la puce NFC de ses appareils, élément pourtant essentiel pour la validation sans contact. La firme a finalement cédé face aux pressions réglementaires européennes. Maintenant que cet obstacle est levé, IDFM continue néanmoins de repousser l’échéance sans fournir d’explication convaincante.

Si vous envisagez d’adopter le forfait Liberté+ pour vous affranchir de la carte physique, sachez que la démarche n’est pas aussi simple qu’elle pourrait l’être. Vous devrez souscrire un contrat entièrement nouveau, puisqu’aucune migration depuis un abonnement existant n’est proposée. Plus contraignant encore, il faudra choisir entre le support mobile ou la carte traditionnelle. Impossible d’alterner entre les deux formats pour un même déplacement. Une fois activé sur votre smartphone, vous serez obligé d’utiliser ce support à l’entrée comme à la sortie du réseau.

Il aurait semblé logique que les abonnés annuels soient prioritaires dans cette évolution technologique, mais c’est l’inverse qui se produit. La rationalité voudrait pourtant que l’effort de dématérialisation commence là où son impact serait maximisé : sur les forfaits de longue durée, utilisés massivement. À quoi bon accélérer vers une solution entièrement numérique si c’est pour créer davantage d’exceptions et compliquer l’expérience utilisateur ?