Bientôt des TGV sans conducteurs : une révolution ferroviaire imminente ?

En France, la SNCF avance progressivement vers l’automatisation de ses trains. L’entreprise ferroviaire nationale prévoit d’introduire prochainement des technologies autonomes dans son réseau.

Lorsque vous voyagez en TGV ou en TER, vous vous êtes probablement déjà interrogé sur la présence systématique d’un conducteur. Pourquoi les trains conservent-ils un pilote humain alors que certains métros, comme la ligne 14 parisienne, fonctionnent déjà sans conducteur? Cette question pertinente se heurte à plusieurs défis techniques qui compliquent considérablement la conception d’un train autonome.

Depuis 2016, la SNCF a initié différentes initiatives visant à développer des trains autonomes. Malgré quelques avancées notables, de nombreuses étapes restent à franchir avant que les passagers puissent emprunter ces véhicules ferroviaires révolutionnaires.

L’autonomie ferroviaire : une réalité encore en construction

En attendant la généralisation des trains de voyageurs sans conducteur, SNCF Réseau prévoit d’utiliser des véhicules autonomes dès 2028. Selon une annonce faite récemment, l’entreprise développe un train automatisé destiné à vérifier l’état des infrastructures à grande vitesse.

Actuellement, ces inspections sont réalisées par des TGV circulant à vide aux premières heures du jour sur des parcours spécifiques. La SNCF souligne que ces opérations engendrent des coûts financiers et énergétiques considérables qu’il convient de réduire.

Pour optimiser ces ressources, l’opérateur ferroviaire envisage donc d’employer un véhicule autonome. Le projet, baptisé "MARS" (Mobiles Autonomes de Reconnaissance en Sécurité), consiste en un engin équipé de nombreux capteurs capable de circuler sur les voies et pouvant être contrôlé à distance. D’après SNCF Réseau, ces "mobiles" permettront une "analyse fine et instantanée du réseau ferré national […] ils transmettront les informations nécessaires aux équipes de supervision."

Des bénéfices énergétiques significatifs

Pour SNCF Réseau, les avantages de cette innovation sont manifestes. L’entreprise anticipe une réduction drastique de la consommation d’énergie, potentiellement divisée par 20. L’intégration de technologies novatrices pourrait également ouvrir de nouvelles perspectives dans d’autres domaines de l’exploitation ferroviaire et renforcer considérablement le niveau de sécurité.

Le déploiement d’un tel service pourrait aussi libérer des ressources matérielles et humaines au sein de SNCF Voyageurs, l’entité chargée du transport de passagers. À terme, les usagers pourraient en être les bénéficiaires directs : davantage de ponctualité, des infrastructures plus sûres et une disponibilité accrue du matériel roulant.

Une perspective à court terme

Bien que le projet de train autonome n’en soit qu’à ses débuts, la SNCF souhaite accélérer son développement. L’entreprise espère voir un prototype circuler sur son réseau dès 2027, suivi par des modèles définitifs l’année suivante. Une exploitation complète est planifiée pour 2030, soit dans seulement cinq ans. Un calendrier particulièrement ambitieux pour la compagnie ferroviaire nationale.

Si l’arrivée de ces "mobiles" constitue une première étape vers l’autonomisation du transport ferroviaire, nous sommes encore loin de pouvoir voyager à bord d’un train intelligent capable de fonctionner de manière totalement autonome.