L’explosion des prix de l’électricité en France : triplement imminent dû à la chaleur

Le réchauffement des cours d’eau compromet le refroidissement des centrales nucléaires, entraînant une baisse de production. Simultanément, l’utilisation massive des climatiseurs par les ménages fait grimper la consommation. Cette situation provoque une flambée sans précédent des tarifs de l’électricité.

Une nouvelle période caniculaire s’annonce pour la semaine prochaine, alors que le sud de la France subit déjà des températures avoisinant les 38 degrés cette semaine. Cette évolution climatique se reflète directement sur le marché électrique : le mégawattheure, qui avait atteint son plancher annuel à 19 euros le 14 mai, dépasse maintenant les 60 euros. Cette hausse spectaculaire rapproche nos tarifs de ceux pratiqués outre-Rhin.

L’explication est double : d’une part, les foyers augmentent leur consommation en recourant aux climatiseurs pour combattre la chaleur dans leurs habitations. D’autre part, les installations nucléaires fonctionnent difficilement lors des pics de chaleur, car l’eau des fleuves et rivières, trop chaude, ne parvient plus à refroidir efficacement les réacteurs. Les données de l’EEX montrent que le prix anticipé de l’électricité en France a connu une progression de 15% depuis le début du mois d’août.

Florence Schmit, analyste chez Rabobank, citée par Bloomberg, explique : « Bien que ces interruptions soient actuellement prévues pour être temporaires, elles réactivent les préoccupations concernant la disponibilité de l’énergie nucléaire pour la fin du mois et jusqu’en septembre ». EDF a émis des avertissements concernant ses installations le long de la Vallée du Rhône, région où le thermomètre devrait grimper jusqu’à 37 degrés.

En comparaison, l’Allemagne maintient des tarifs d’électricité beaucoup plus élevés (les plus importants d’Europe), s’expliquant par une production reposant à 50% sur les combustibles fossiles. Cependant, ces prix restent stables à 87 euros par MWh, malgré des températures particulièrement fraîches en juillet et sans dépendance aux centrales nucléaires. Dans le classement européen des coûts de l’électricité, le Danemark et l’Irlande occupent respectivement les deuxième et troisième positions.

Électricité : les changements pour les consommateurs français en août 2025

Pour les consommateurs, le paysage tarifaire de l’électricité a connu une transformation significative le 1er août dernier avec l’application d’une TVA à 20% (contre 5,5% auparavant) sur l’électricité et le gaz. Pour atténuer cet impact, l’exécutif a mis en place une diminution des droits d’accises sur les produits énergétiques, ces impôts indirects prélevés sur la vente ou l’utilisation des ressources énergétiques (passant de 33,7 euros le MWh à 29,98 euros le MWh).

La majorité des usagers ne devrait pas percevoir de changement majeur, sauf ceux dont la consommation électrique est limitée. En effet, la composante fixe, touchée par l’augmentation de la TVA, pèse davantage dans la facture globale que la partie variable (liée à la consommation et concernée par la réduction de l’accise).

Ce qu’il faut comprendre de l’augmentation des tarifs électriques due aux fortes chaleurs en France :

• L’épisode caniculaire augmente la demande électrique et compromet le fonctionnement des installations nucléaires, propulsant le prix du MWh en France de 19 à plus de 60 euros
• Le rendement nucléaire diminue en raison des températures élevées qui limitent les capacités de refroidissement, particulièrement dans la région rhodanienne
• Depuis le début du mois d’août, la TVA applicable à l’électricité est passée de 5,5% à 20%, avec une compensation partielle du gouvernement via une réduction des accises