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Cadillac Lyriq : un SUV électrique géant attachant malgré ses imperfections

Proposition exotique sur le marché des grands SUV électriques, l’imposant Cadillac Lyriq marque également la renaissance de la marque américaine en France. Possède-t-il réellement les atouts nécessaires pour s’imposer face à ses concurrents ?
Commençons par une petite devinette : saviez-vous que Cadillac avait fait son retour dans l’Hexagone après avoir quitté l’Europe en 2017 ? Probablement pas. Et avec une gamme entièrement électrifiée ? Encore moins probable. Ce qui est parfaitement compréhensible : le constructeur américain ne propose actuellement qu’un seul modèle dans sa gamme, le Lyriq, qui s’est vendu à seulement quelques exemplaires depuis le début de l’année.
Ce mastodonte roulant de plus de cinq mètres de longueur n’a certainement pas vocation à réaliser des volumes importants. Sa mission est ailleurs : incarner la différence, le luxe, l’audace, l’American Way of Life… mais sans les gros moteurs thermiques ni leur sonorité caractéristique. En résumé, le Lyriq se positionne principalement comme une alternative originale aux Tesla Model X, BMW iX, Mercedes EQS SUV et autres Volvo EX90. Peut-il véritablement trouver sa place face à ces concurrents bien établis ?
Format XXL
Le Cadillac Lyriq dissimule habilement ses proportions typiquement américaines. Sa hauteur contenue (1,62 m) combinée à des jantes de grand diamètre (21 pouces) et à des porte-à-faux mesurés équilibre remarquablement sa silhouette. À l’extrémité d’un capot particulièrement allongé, l’imposante calandre est encadrée par des optiques verticales travaillées comme des pierres précieuses, tandis que l’arrière arbore des feux en forme de boomerang surdimensionnés rappelant les ailerons caractéristiques des années 50.
À l’intérieur, c’est le classicisme qui domine où, comme de nombreux modèles contemporains, l’américain présente un écran incurvé de 33 pouces installé sur une planche de bord au design conventionnel. On découvre une multitude de boutons dédiés à la ventilation alors que l’imposante console centrale accueille une molette peu pratique pour contrôler le système multimédia. Mieux vaut privilégier les commandes tactiles !
Espace généreux
Les dimensions imposantes du véhicule laissent présager un habitacle spacieux, ce qui est effectivement le cas, sans pour autant établir de nouveaux standards. Aux places arrière, l’espace pour les jambes est confortable, tout comme la garde au toit. L’absence de tunnel central libère de l’espace pour le passager du milieu, qui devra toutefois composer avec une assise et un dossier plutôt fermes. Dommage, car la largeur aux coudes est satisfaisante. La banquette n’est en revanche pas coulissante.
Les sièges avant, électriques, chauffants, massants et ventilés, offrent plus de moelleux mais ne disposent pas d’une assise à longueur réglable. Par ailleurs, le Lyriq bénéficie de nombreux rangements, mais certains sont peu fonctionnels en raison de leur configuration. On appréciera à l’avant un grand compartiment entre les deux sièges ainsi qu’une boîte à gants volumineuse, qui ne peut cependant être ouverte que via l’écran tactile. Elle reste donc inaccessible lorsque le contact est coupé. Les 793 litres de volume de coffre se situent quant à eux dans la moyenne du segment.
Surprenante agilité
Les près de 2,8 tonnes annoncées sur la fiche technique laissaient présager un comportement routier plus proche d’un poids lourd que d’une automobile. Pourtant, sans être particulièrement agile, le Cadillac Lyriq se comporte honorablement et maîtrise correctement ses mouvements de caisse en virage. Son secret ? Un réglage de suspensions étonnamment ferme et peu conforme aux standards américains. Heureusement, le véhicule reste suffisamment confortable sur les routes dégradées.
La direction, assez lourde, manque cependant de précision. Quant aux accélérations, elles sont vigoureuses, certes, mais loin d’être aussi impressionnantes que celles de certains concurrents. Bien sûr, les 528 ch et 610 Nm de couple répondent présent. Mais compte tenu de la réponse progressive de l’accélérateur, je parlerais davantage d’une puissance orientée vers le confort que d’une véritable sportivité.
Technologie de pointe
Comme de nombreux concurrents, Cadillac a choisi d’équiper son Lyriq du système Android Automotive. Par facilité ? Peut-être, mais force est de constater que l’expérience utilisateur est tout simplement excellente. L’interface se distingue par sa fluidité et son ergonomie, toutes deux exemplaires. Et l’ensemble peut encore être enrichi par l’ajout d’applications téléchargeables à tout moment.
Côté navigation, Waze et Google Maps sont préinstallés. Le planificateur d’itinéraire se montre précis dans ses estimations, ce qui est appréciable compte tenu de l’appétit énergétique du Lyriq. Mention spéciale pour la zone tactile située à gauche du volant permettant de personnaliser l’instrumentation selon ses préférences et d’afficher les données de conduite comme la consommation, toutefois exprimée en km/kWh et non en kWh/100 km comme c’est l’usage en Europe.
Confort en demi-teinte
Sur longue distance, le Cadillac Lyriq révèle ses qualités. L’isolation phonique est remarquable grâce aux vitres avant feuilletées associées à un système audio AKG intégrant une réduction active des bruits ambiants. L’expérience est agréable, d’autant que les suspensions deviennent plus souples à vitesse élevée. Contrairement à ses homologues européens, elles ne sont cependant ni pneumatiques, ni pilotées électroniquement.
Le régulateur de vitesse adaptatif fonctionne avec une grande douceur. Heureusement, car le maintien actif dans la voie est absent, privant ainsi l’américain de capacités de conduite semi-autonome. Une lacune d’autant plus étonnante que le Lyriq dispose bien d’un tel système outre-Atlantique, baptisé Super Cruise et réputé très performant.
Appétit d’ogre
La généreuse batterie de 102 kWh semble a priori prometteuse en termes d’autonomie. En réalité, cet accumulateur surdimensionné sert principalement à compenser l’appétit démesuré du Lyriq sur autoroute. À vitesse stabilisée, l’américain consomme entre 28 et 32 kWh aux 100 km. C’est considérable, et je pense que simplement augmenter la capacité de la batterie n’est pas la stratégie la plus pertinente pour améliorer l’autonomie.
L’épreuve de la recharge rapide permet au Cadillac de partiellement se racheter. La puissance de charge en courant continu atteint 190 kW en pic, ce qui devrait théoriquement permettre un ravitaillement rapide. Sauf qu’en pratique, la puissance diminue assez rapidement, tombant même sous les 100 kW à partir de 60% de charge. Il sera donc plus judicieux d’opter pour plusieurs courtes recharges plutôt que de miser sur une seule longue pause.
Dimensions imposantes
Les « Caddy », comme les surnomment affectueusement les Américains, expriment tout leur potentiel sur les longues routes rectilignes. Conduire un géant comme le Lyriq dans des ruelles étroites relèverait davantage du masochisme. Et effectivement, le SUV électrique souffre d’un rayon de braquage trop important, auquel s’ajoute un capot long et peu visible qui n’inspire pas confiance lors des manœuvres. Un système de roues directrices arrière aurait été bienvenu. J’ai pourtant multiplié les demi-tours et les créneaux – oui, j’aime me compliquer la vie.
Sa largeur de 1,98 m est souvent source d’inquiétude, tandis que les angles morts sont également importants, particulièrement en trois-quarts arrière. Naturellement, les nombreuses caméras veillent au grain, mais si leur définition est acceptable, l’image affichée est beaucoup trop petite, n’occupant qu’environ la moitié de l’écran central. On se consolera avec la conduite à une pédale, parfaitement modulable via une palette et remarquablement efficace.
Tarification compétitive
Le Cadillac Lyriq est proposé en deux finitions, toutes deux au prix unique de 85 000 €. Cela peut sembler élevé, mais l’équipement est complet avec de série l’écran incurvé de 33 pouces, le régulateur de vitesse adaptatif, la climatisation automatique tri-zone, les phares à LED matriciels, le système audio AKG à 19 haut-parleurs, la caméra 360° et le toit panoramique. En résumé, la dotation est généreuse, que l’on opte pour la version Sport ou Luxury, et les options sont limitées.
En comparaison, le BMW iX débute à 88 600 € tandis que le Mercedes EQS SUV démarre à… 150 550 €. L’équipement de base du premier est légèrement inférieur, tandis que celui du second est – fort heureusement – un peu plus complet. Comme souvent, la menace pourrait venir de Chine avec le Xpeng G9 proposé à partir de 59 990 € et déjà bien équipé. On pourrait même envisager la version haut de gamme Performance à 73 990 € tout en restant en-dessous des tarifs pratiqués par les constructeurs occidentaux.
Notre avis
Saluons les efforts déployés par Cadillac pour accompagner son retour en Europe. Le grand Lyriq constitue effectivement une alternative au caractère affirmé, relativement spacieuse, bien construite, assez confortable et proposée à un prix raisonnable dans sa catégorie. Dommage seulement que certains équipements manquent à l’appel, que la consommation soit excessive et que la recharge rapide ne soit pas vraiment à la hauteur.
Ces défauts sont bien réels, mais loin d’être rédhibitoires. À vrai dire, le principal obstacle auquel se heurtera ce SUV est ailleurs : le manque de notoriété de la marque combiné à un réseau commercial embryonnaire en Europe – un seul point de vente actuellement en France – pourrait compromettre l’avenir du Lyriq sur le Vieux Continent. Le futur Optiq, aux dimensions plus adaptées au marché européen, devrait accélérer le développement du constructeur… sans pour autant accomplir de miracles.

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