Les accidents en trottinettes et vélos connaissent une hausse alarmante

La progression des accidents impliquant les mobilités douces devient alarmante selon les dernières données statistiques. Les chiffres publiés par l’Observatoire national de la sécurité routière montrent une tendance préoccupante concernant les usagers de trottinettes électriques et de vélos.

L’accroissement des incidents liés aux moyens de transport alternatifs atteint des niveaux préoccupants. Les statistiques du mois de juin 2025 dévoilées par l’ONISR soulèvent de sérieuses interrogations quant à la pertinence des dispositifs sécuritaires en vigueur.

Les utilisateurs de trottinettes électriques de plus en plus exposés aux risques

Le constat est sans appel pour les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), catégorie englobant les trottinettes électriques. Durant l’année écoulée, 56 décès ont été enregistrés, représentant une hausse de 19% par rapport aux périodes précédentes, contrastant nettement avec les progrès généraux en matière de sécurité routière. Parallèlement, on observe une diminution des décès chez les autres usagers : piétons (-8%), conducteurs de voitures (-2%) et même motocyclistes (-3%).

La situation des blessures graves est encore plus alarmante, avec plus de 900 personnes ayant subi des traumatismes importants lors d’accidents en trottinette électrique pendant cette période annuelle, soit une augmentation spectaculaire de 28%. Cette situation constitue désormais une préoccupation majeure pour la santé publique.

Si l’augmentation du nombre de trottinettes en circulation contribue certainement à cette dégradation statistique, elle n’explique pas à elle seule cette hausse dramatique des accidents. Les comportements dangereux se généralisent : déplacements sur les espaces piétonniers, infractions aux règles de circulation, absence d’équipements protecteurs. L’apparition croissante d’appareils non conformes ou modifiés, dépassant largement la limite légale de 25 km/h, complique davantage la situation.

L’expansion des voies **cyclables** ne réduit pas les accidents mortels… pourquoi?

Les adeptes du vélo sont également touchés par cette évolution inquiétante. Sur la dernière année, 227 cyclistes ont perdu la vie, un chiffre comparable à l’année antérieure mais supérieur de 21% aux données de 2019. Plus préoccupant encore, 2 800 cyclistes ont été grièvement blessés, marquant une progression de 9% en un an et de 19% comparativement à 2019.

Cette tendance s’explique par l’adoption massive du vélo par les Français, une popularisation qui s’accompagne malheureusement d’une vulnérabilité accrue aux dangers de la circulation.

La gestion de l’espace urbain devient un défi quotidien complexe. Conducteurs peu familiarisés avec ces usagers émergents, cyclistes parfois téméraires, piétons désorientés par la diversification des modes de déplacement… Cette coexistence crée des frictions qui peuvent dégénérer en accidents sérieux.

Les aménagements urbains peinent à s’adapter à cette évolution rapide. De nombreuses agglomérations manquent encore d’infrastructures cyclables adaptées, contraignant les cyclistes à emprunter les routes aux côtés de véhicules motorisés nettement plus imposants et véloces.

Les instances gouvernementales semblent dépassées par cette mutation des habitudes de transport. Malgré l’instauration de nouvelles dispositions en 2023, comme l’âge minimum de 14 ans pour utiliser les trottinettes et l’interdiction du transport de passagers, la situation continue de se détériorer. La question du port obligatoire du casque, fréquemment débattue mais jamais imposée, pourrait revenir au centre des discussions face à ces statistiques préoccupantes.

• +19% de mortalité et +28% de blessures graves en douze mois pour les trottinettes, contrairement à la tendance générale de la sécurité routière
• 227 décès (+21% vs 2019) et 2 800 blessures graves (+19% vs 2019) pour les usagers de vélos