Transport
Pourquoi vous ne trouvez plus de VTC à Orly après 21h

Depuis près de deux semaines, des voyageurs racontent la même scène à l’aéroport Paris-Orly : des courses Uber, Bolt ou Heetch introuvables le soir, des annulations à répétition, et des entrées filtrées à certains accès. En cause : un mouvement social organisé par des chauffeurs VTC, qui se met en place chaque soir, généralement entre 21h et minuit, avec un mot d’ordre simple — “zéro prise en charge via les applications”.
Ce blocage ne touche pas tout le monde de la même façon : les particuliers, les taxis et certains chauffeurs “privés” (avec clientèle directe) peuvent continuer à accéder aux zones de dépose/prise en charge, tandis que les chauffeurs travaillant via les plateformes sont, eux, empêchés d’entrer ou dissuadés de prendre des clients selon plusieurs témoignages et récits de terrain.

Un mouvement né à Disneyland, puis étendu à Orly… et à Roissy-CDG
D’après plusieurs récits relayés en ligne, l’étincelle est partie d’une première action près de Chessy / Marne-la-Vallée (secteur Disneyland), présentée comme une opération “zéro appli” visant directement Uber et Bolt.
Dès le lendemain, le même mode d’action aurait été reproduit à Paris-Orly, puis à Roissy-Charles-de-Gaulle, avec la même logique : filtrage des accès et pression collective pour empêcher les prises en charge via applications, surtout en soirée.
Sur Orly, des articles décrivent une mobilisation depuis 12 jours, appelant le secteur à venir renforcer l’action.
“Opération zéro appli” : l’idée derrière le blocage
L’objectif assumé par les organisateurs est de couper la “machine” : pas de chauffeurs connectés, pas de prises en charge, donc un message visible pour le public… et pour les plateformes.
Concrètement, cela se traduit par :
- des barrages filtrants à certains points d’accès,
- une dissuasion des chauffeurs “d’applis” de pénétrer dans les zones aéroportuaires,
- et, côté passagers, des temps d’attente très longs ou aucune voiture disponible via les applications sur les créneaux concernés.
Ce que dénoncent les chauffeurs : tarifs en baisse et commissions jugées “excessives”
Au cœur de la colère : la rémunération.
Les chauffeurs mobilisés dénoncent :
- une chute des tarifs (notamment sur certaines plateformes),
- et des commissions qui peuvent grimper très haut selon eux.
Sur ce point, un rapport officiel lié à l’ARPE (Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi) mentionne que, depuis 2025, certaines plateformes ont mis en place une tarification dite “dynamique” avec des commissions variables pouvant aller jusqu’à 45% du prix de la course (chiffre rapporté dans le cadre des travaux et débats du groupe, contesté par les plateformes dans le même document).
Cette perception d’un “effet ciseaux” (prix client qui ne monte pas, part chauffeur qui baisse, coûts qui restent) alimente la mobilisation, décrite aussi comme en extension dans plusieurs villes.
Pourquoi ça se voit surtout après 21h
Le choix 21h–minuit n’est pas anodin :
- c’est un créneau où les arrivées tardives sont nombreuses,
- où la demande de transport est forte,
- et où un blocage peut créer très vite un effet de pénurie sur les applis (peu de voitures visibles, prix qui bougent, annulations).
Résultat : pour le voyageur, ça se traduit par un sentiment simple — “il n’y a plus de VTC”.

Que faire si vous arrivez à Orly le soir
Si vous atterrissez après 21h pendant la mobilisation, voici les options qui fonctionnent le plus souvent :
- Taxis : file dédiée, disponibilité généralement plus stable en aéroport.
- Chauffeur privé réservé en amont : avec une réservation directe (hors appli) et consignes de point de rendez-vous.
- Transports en commun : selon votre destination (Orlyval, ligne 14 du métro), souvent le plan le plus “prévisible” quand la route est tendue.
- Covoiturage avec un proche : si possible, c’est parfois la solution la plus simple ces soirs-là.
Et maintenant ?
À ce stade, la question clé est celle de la durée : certains appels évoquent une mobilisation reconductible et un élargissement.
En attendant un éventuel retour à la normale, le meilleur réflexe si vous comptez sur Uber/Bolt/Heetch à Orly le soir, c’est de prévoir un plan B ou une réservation directe.














