Riche propriétaire oublie sa Ferrari chez le garagiste durant une décennie

L’incroyable histoire d’une Ferrari F40 oubliée pendant dix ans dans un garage munichois. Une négligence qui semble impensable pour un véhicule d’exception.

Imaginez la scène : votre téléphone sonne et c’est le responsable d’un garage qui vous demande ce qu’il doit faire de votre supercar italienne après une décennie de silence. Cette situation surréaliste s’est réellement produite pour Ion Tiriac, qui avait complètement effacé de sa mémoire l’existence d’une Ferrari F40 acquise pour plus de 610 000 euros. Un épisode qui illustre parfaitement le rapport particulier qu’entretiennent certains ultra-fortunés avec leurs possessions les plus précieuses.

Ce récit étonnant nous transporte dans le monde des collectionneurs d’exception, où gérer un parc automobile de 400 véhicules peut manifestement conduire à quelques défaillances mémorielles. Le magnat roumain, dont la fortune est évaluée par le magazine Forbes à approximativement 2 milliards d’euros, a partagé cette anecdote stupéfiante lors d’un entretien diffusé sur sa chaîne YouTube consacrée à sa collection automobile.

D’athlète de haut niveau à collectionneur insatiable

Ion Tiriac n’est pas un inconnu dans l’univers sportif international. Cet ancien champion de tennis roumain a notamment triomphé en double à Roland-Garros en 1970 avec son compatriote Ilie Năstase. Sa reconversion dans le monde des affaires s’est avérée tout aussi fructueuse, lui permettant de constituer un véritable empire économique, principalement dans les secteurs bancaire et assurantiel.

Sa fascination pour l’automobile s’est développée au même rythme effréné que ses activités professionnelles. Depuis sa première voiture, une modeste Skoda Octavia, jusqu’aux modèles les plus exclusifs et prestigieux, Tiriac a constitué une impressionnante collection de 400 automobiles. Aujourd’hui, près de la moitié de ces trésors mécaniques sont exposés dans son musée personnel à Bucarest, connu sous le nom de Tiriac Collection.

Dans les années 1990, alors qu’il partageait son temps entre sa résidence monégasque et de nombreux voyages internationaux, Tiriac succombe au charme de la légendaire Ferrari F40. Ce bijou technologique développant 478 chevaux, dernier projet supervisé personnellement par Enzo Ferrari, incarne la quintessence de la supercar italienne. Le prix exorbitant de 610 000 euros ne représente qu’une formalité pour le millionnaire.

Un détail complique toutefois l’acquisition : le manque d’espace dans son garage à Monaco. La solution retenue fut alors d’entreposer temporairement cette F40 dans un établissement munichois, loin de se douter que cet arrangement deviendrait une parenthèse de dix années.

Une décennie d’oubli millionnaire

« J’étais extrêmement pris par mes obligations à cette période », explique Tiriac avec une nonchalance déconcertante. Suffisamment accaparé pour effacer totalement de son esprit l’existence d’une Ferrari F40 flambant neuve ? Manifestement, c’était le cas. Pendant que le magnat multipliait les transactions internationales, le chef-d’œuvre mécanique italien s’enveloppait progressivement de poussière dans son refuge bavarois.

« Une décennie plus tard, je reçois un appel du garagiste qui m’interroge : « Monsieur, que dois-je faire avec votre F40 ? » », relate l’ancien sportif. Cette communication inattendue a certainement provoqué un moment de confusion mémorable.

Malheureusement, après dix années d’immobilisation, le bolide italien nécessitait une révision complète et coûteuse. Face à cette perspective, Tiriac a préféré se séparer du véhicule. L’acquéreur suivant a réalisé une affaire exceptionnelle : une Ferrari F40 techniquement âgée de dix ans mais affichant un compteur kilométrique quasi vierge. Un exemplaire pratiquement neuf malgré son statut désormais vintage.

Cette histoire nous enseigne finalement que lorsque tout devient accessible sans effort, même les objets les plus exceptionnels peuvent perdre leur valeur aux yeux de leurs propriétaires…