Série C de Savic: Puissance silencieuse australienne en action

L’Australie n’est pas exactement le premier endroit où l’on s’attendrait à voir naître une révolution dans le domaine des motos électriques, surtout dans un pays où le vrombissement d’un bicylindre ou le hurlement d’un quatre cylindres en ligne fait pratiquement partie de l’identité nationale. Pourtant, Savic Motorcycles, une start-up basée à Melbourne, démontre que l’avenir de la moto peut être passionnant même sans le rugissement traditionnel.

Fondée par Dennis Savic, un ingénieur visionnaire aspirant à une mobilité à deux roues plus propre et plus intelligente, l’entreprise propose sa C-Series qui redéfinit ce que peut être une moto conçue en Australie. Développée en collaboration avec le designer expérimenté David Hendroff, cette machine locale ose être différente, alliant harmonieusement futurisme et familiarité.

Conçue pour électriser (en silence)

Au premier regard, la C-Series évoque un engin tout droit sorti d’un film de science-fiction, mi-café racer, mi-vaisseau spatial. Le bloc batterie apparent et le bras oscillant monobranche lui confèrent une esthétique brute et déterminée, tandis que sa carrosserie minimaliste met en valeur la technologie sous-jacente au lieu de la dissimuler. Et c’est précisément le but recherché.

Sous sa peau se cache une batterie lithium-ion de 16,2 kWh alimentant un moteur de 60 kW qui délivre un couple impressionnant de 200 Nm. C’est bien lu : plus de puissance rotative que beaucoup d’automobiles, suffisante pour propulser la C-Series de 0 à 100 km/h en seulement 3,5 secondes. La délivrance de puissance est instantanée et étonnamment fluide : pas de vitesses, pas d’embrayage, pas de complications. Il suffit de tourner la poignée et de partir.

La recharge est d’une simplicité déconcertante : branchez-la sur une prise murale standard pour une recharge complète durant la nuit, ou sur une prise de 15 ampères pour obtenir 80% de charge en 4 heures. Savic a délibérément évité la recharge rapide en courant continu pour maintenir le poids de la moto à un niveau raisonnable, bien qu’elle pèse déjà environ 280 kg.

Piloter l’avenir

Malgré ces chiffres impressionnants, la C-Series n’est pas intimidante. Sa selle basse de 780 mm et sa géométrie équilibrée la rendent étonnamment maniable, même pour les pilotes de petite taille. Dans la circulation, elle avance silencieusement mais fulguramment, offrant cette sensation de vitesse furtive qui vous fait sourire comme si vous commettiez une douce transgression.

Passez en mode Sport, et c’est une toute autre machine qui se révèle, avec ses 200 Nm immédiatement disponibles, son couple instantané et son accélération qui semble infinie. Il n’y a pas de note d’échappement pour l’annoncer, mais la poussée est absolument réelle.

Développée avec l’apport du pilote australien Jed Metcher, la configuration de la suspension est ferme mais maîtrisée, maintenant la stabilité de la moto dans les virages. Vous ne la confondrez pas avec un pur engin de circuit, mais en tant que monture performante pour les trajets quotidiens ou les escapades du week-end, elle est authentiquement satisfaisante.

Assurance silencieuse

Piloter la Savic, c’est vivre une expérience autant qu’adhérer à un message. Vous glissez dans les rues urbaines sans émissions, sans embrayage à moduler, avec un design accrocheur qui murmure plutôt que de hurler. Les gens remarquent cette moto non pas à cause du bruit, mais parce qu’ils ont peine à croire qu’une moto électrique puisse avoir autant d’allure.

Certes, elle n’est pas bon marché, les prix débutent autour de 30 000 dollars australiens (environ 93 000 ringgits malaisiens), et elle manque de certaines fonctionnalités modernes comme le contrôle de traction ou la recharge rapide en courant continu. Mais vous n’achèterez plus jamais d’essence, l’entretien est minime, et elle est fièrement conçue et fabriquée en Australie.

Verdict

La Savic C-Series prouve que les motos électriques ne sont pas condamnées à être ternes ou dénuées d’âme. Elle est rapide, magnifiquement construite et empreinte d’ingéniosité australienne. Elle ne remplacera pas de sitôt le rugissement profond d’un V-twin, mais elle pourrait bien convaincre quelques irréductibles que le silence peut aussi être exaltant.