Suspension immédiate du permis pour téléphone au volant dans ce département

La préfecture des Landes renforce les sanctions contre l’usage du téléphone au volant

Le préfet landais vient de prendre une décision radicale concernant l’utilisation des téléphones portables pendant la conduite, avec un durcissement significatif des sanctions applicables aux contrevenants.

Jusqu’à présent, la législation routière française sanctionnait l’usage du téléphone au volant par une amende forfaitaire de 135 euros, accompagnée d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire. La suspension du permis n’intervenait qu’en cas de cumul avec une autre infraction routière constatée simultanément, pour une durée pouvant atteindre 6 mois.

La préfecture des Landes, basée à Mont-de-Marsan, a décidé d’aller plus loin en prenant un arrêté préfectoral qui modifie considérablement cette approche.

« À partir d’octobre prochain, le préfet appliquera une suspension de permis – dont il déterminera lui-même la durée, dans la limite de six mois – pour tout conducteur surpris à utiliser son téléphone pendant la conduite. »

Cette mesure signifie concrètement qu’un automobiliste contrôlé avec son téléphone en main pourra se voir retirer immédiatement son permis, sans qu’une infraction supplémentaire soit nécessaire. Pour justifier cette initiative, le représentant de l’État s’appuie sur l’article 224-7 du Code de la route, lui permettant de renforcer localement les sanctions.

Le smartphone au volant : un danger mortel sous-estimé

Malgré l’interdiction formelle instaurée à l’échelle nationale depuis 2015, l’utilisation des téléphones portables pendant la conduite reste une pratique malheureusement courante. En 2021, l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (AFSA) évaluait à 10% la proportion d’automobilistes et de chauffeurs de poids lourds manipulant leur téléphone en conduisant, un chiffre déjà considéré comme en-deçà de la réalité.

Une enquête plus récente menée par Axa en 2024 révèle des chiffres bien plus alarmants : 80% des conducteurs admettent avoir déjà manipulé leur téléphone au moins une fois pendant qu’ils conduisaient.

Cette habitude dangereuse multiplie considérablement les risques d’accident. Selon la Sécurité routière, téléphoner en conduisant triple le risque d’accident. Mais la situation devient dramatiquement plus grave lorsqu’il s’agit d’écrire des messages, puisque le risque est alors multiplié par 23.

Aujourd’hui, on estime qu’un accident sur dix est directement lié à l’utilisation d’un téléphone portable. Cet appareil constitue d’ailleurs la seule source combinant quatre types de distraction simultanés pour le conducteur : auditive, visuelle, cognitive et physique. En 2023, les statistiques sont sans appel : 390 décès sur les routes françaises sont directement imputables à l’usage du téléphone pendant la conduite.

En cas d’accident corporel impliquant l’usage du téléphone, les sanctions deviennent extrêmement sévères : l’amende peut atteindre entre 15 000 et 150 000 euros, accompagnée d’une suspension de permis et d’une possible peine d’emprisonnement.