Dacia Hipster: la voiture électrique low-cost qui révolutionne le marché

L’innovation Dacia bouleverse le segment des micro-citadines électriques

Inspiré par le succès de Citroën avec l’Ami, Dacia se lance dans l’aventure des quadricycles urbains à prix cassé. Ce lundi, la filiale de Renault dévoile son concept Hipster, une micro-citadine électrique de seulement 3 mètres capable d’accueillir quatre passagers. Ce modèle ultra-abordable ambitionne de redéfinir les standards du marché, mais sa commercialisation dépendra d’évolutions réglementaires significatives.

Après le concept Manifesto qui a profondément influencé le style du nouveau Duster, Dacia présente le concept Hipster ce lundi 6 octobre. Cette fois, l’accent n’est pas mis sur l’esthétique mais sur une philosophie : revenir aux fondamentaux du low cost, l’ADN historique de la marque roumaine. Le Hipster se positionne comme rival direct de la Citroën Ami, mais avec un atout de taille : sa capacité à transporter quatre personnes. La promesse est claire – offrir le véhicule électrique le plus accessible du marché.

Un appel à la flexibilité réglementaire pour créer un nouveau segment

Si Dacia présente aujourd’hui un concept plutôt qu’un modèle de production, c’est que le Hipster ne correspond à aucune catégorie existante. Le constructeur attend des assouplissements réglementaires de la part de la Commission européenne, particulièrement concernant les normes de sécurité appliquées aux petits véhicules. Dacia pointe du doigt une surenchère normative qui a alourdi les voitures de 15% en moyenne, augmenté leur puissance de 43% et gonflé leurs prix de 63% ces dernières années.

Frank Marotte, directeur des ventes et du marketing de Dacia, a confié au magazine Autocar : « Fondamentalement, je crois que la Commission européenne, les différentes parties prenantes et la plupart des constructeurs commencent à reconnaître que nous sommes allés trop loin dans certains types de réglementations, particulièrement pour les petites voitures. L’utilisation réelle par les clients est totalement déconnectée des dernières exigences en matière de sécurité active qui ont été imposées ».

Une stratégie de prix agressifs entre 10 000 et 15 000 euros

La version commercialisable du Dacia Hipster n’est pas attendue avant 2027, laissant ainsi le temps aux régulations d’évoluer et aux ingénieurs de transformer le concept en modèle viable économiquement. Pendant cette période, Dacia prévoit également une nouvelle génération de Spring à moins de 18 000 euros. Quant au Hipster, l’objectif est de le proposer sous la barre des 15 000 euros. À titre de comparaison, Renault a déjà franchi un palier psychologique avec son Mobilize Duo affiché à 9 990 euros, mais dans un format plus compact.

Volume de chargement impressionnant et autonomie adaptée aux trajets urbains

Malgré sa silhouette cubique compacte et ses trois portes, le Hipster offre des capacités étonnantes pour ses dimensions (3 mètres de long, 1,55 mètre de large et 1,53 mètre de haut). En configuration normale, son coffre propose 70 litres de rangement avec la banquette en place, mais ce volume peut atteindre 500 litres une fois les sièges arrière rabattus – des chiffres supérieurs à ceux de nombreuses citadines conventionnelles.

Avec seulement 800 kilos sur la balance (batterie incluse), soit 20% de moins que l’actuelle Spring, le Hipster affiche une efficience énergétique remarquable. Cette légèreté permet d’atteindre 150 kilomètres d’autonomie, ce que Dacia considère suffisant pour « une semaine de travail avec deux charges », en estimant des trajets quotidiens moyens de 40 kilomètres. Reste à voir comment ce poids évoluera avec l’ajout d’équipements de sécurité obligatoires – le concept n’intègre actuellement que deux airbags.

Sur route, la vitesse maximale du Hipster est limitée à 80 km/h, parfaitement adaptée à son usage urbain et périurbain. L’habitacle adopte une approche minimaliste et pratique, avec de nombreux points d’ancrage YouClip (système déjà présent sur le nouveau Duster) permettant de fixer divers accessoires comme un support pour smartphone, un porte-gobelet ou une lampe. Fidèle à sa philosophie essentielle, le Hipster fait l’impasse sur l’écran tactile central, préférant un simple affichage numérique derrière le volant pour les informations vitales, tandis que la navigation et les fonctions multimédias seront gérées via le smartphone du conducteur.