Connect with us

Auto

BMW révolutionne ses voitures de sport avec un nouveau matériau naturel

Published

on

BMW révolutionne ses voitures de sport avec un nouveau matériau naturel

L’automobile sportive se tourne vers une révolution végétale pour un avenir plus durable. Les ingénieurs de BMW semblent avoir identifié dans nos campagnes la solution aux défis environnementaux du sport automobile.

La fibre de carbone s’est imposée comme le matériau de référence dans l’industrie automobile grâce à ses qualités exceptionnelles de légèreté et de rigidité. Introduite en Formule 1 durant les années 1980, elle a permis la conception de châssis ultrarésistants, capables de supporter des accélérations phénoménales (5 à 6 G) sans déformation notable.

Au fil des décennies, ce matériau sophistiqué a quitté l’univers exclusif de la compétition pour s’inviter largement dans les modèles sportifs de série : éléments de carrosserie, habillages intérieurs, appendices aérodynamiques… Au-delà de ses propriétés techniques, la fibre de carbone est devenue un symbole de prestige et d’excellence technologique. Néanmoins, son bilan écologique pose problème : fabrication énergivore, recyclage complexe et coûteux, contribuant significativement à l’empreinte carbone des véhicules qui l’intègrent.

Face à ce constat, BMW, constructeur réputé pour son esprit d’innovation, propose une alternative prometteuse inspirée d’une ressource millénaire utilisée dans de nombreux domaines (marine, textile, équipement sportif) : le lin.

Le lin s’invite sur les circuits

En réalité, le constructeur bavarois n’en est pas à ses premiers essais avec cette fibre végétale. Depuis 2019, BMW intègre progressivement le lin dans ses programmes sportifs, d’abord sur ses bolides de Formule E, puis sur ses M4 engagées en DTM (visible dans la vidéo ci-dessous) et ses M4 GT4, où des composants traditionnellement fabriqués en CFRP (plastique renforcé de fibres de carbone) ont été remplacés par des alternatives en lin.

Ces innovations proviennent de Bcomp, une entreprise suisse issue du secteur du ski, dont les technologies ont été mises à l’épreuve dans les conditions extrêmes des 24 Heures du Nürburgring, l’un des circuits les plus impitoyables au monde. Cette piste légendaire de plus de 20 kilomètres, avec ses 154 virages et son profil accidenté à travers les collines de l’Eifel, constitue un test sans concession pour toute innovation technologique.

Les matériaux développés par Bcomp sont loin des fibres de lin conventionnelles. Il s’agit de textiles techniques hautement sophistiqués, spécifiquement conçus pour résister aux contraintes extrêmes imposées par la compétition automobile. La technologie repose sur deux innovations majeures.

Premièrement, l’Amplitex : un tissage spécial de fibres de lin européennes polyvalent dans son application. Ce matériau peut être utilisé brut pour créer des finitions esthétiques visibles, ou imprégné de résine thermoplastique (procédé "prepreg") pour fabriquer des éléments structurels.

Deuxièmement, les Powerribs : une structure en relief également composée de lin, appliquée au revers des panneaux. Cette architecture s’inspire de la nature et apporte une rigidification substantielle comparable aux nervures d’une feuille végétale, optimisant la résistance sans pénalité de poids.

à lire également :  Waymo : la voiture autonome Google atteint un nouveau seuil symbolique

L’association de ces technologies permet de produire des composants alliant légèreté exceptionnelle et solidité remarquable : jusqu’à 50% de gain de masse, une réduction de 70% d’utilisation de plastique selon les applications, et surtout une diminution drastique de l’empreinte carbone atteignant 85% sur l’ensemble du cycle de production.

BMW a d’ailleurs officialisé en 2022 son partenariat avec Bcomp et a investi dans cette entreprise via son fonds BMW i Ventures, témoignant de sa volonté d’intégrer durablement cette technologie dans sa stratégie industrielle.

Le lin : vers une adoption industrielle généralisée ?

Après avoir fait ses preuves dans l’environnement exigeant de la compétition, cette fibre naturelle s’apprête à franchir une étape décisive : son intégration dans les véhicules de production. BMW a déjà présenté plusieurs prototypes incorporant des éléments en lin : toits, diffuseurs aérodynamiques et composants d’habitacle. Au-delà des avantages environnementaux liés à la fabrication, ces pièces offrent également une fin de vie plus vertueuse que leurs équivalents en carbone, avec un recyclage nettement plus simple et économique.

L’intérêt pour le lin dépasse largement les frontières de Munich. D’autres constructeurs explorent activement cette voie : Cupra utilise déjà cette fibre dans la conception de ses sièges, Kia l’a intégrée dans ses concept-cars EV3 et EV4, Polestar l’a adopté pour son SUV Polestar 3, tandis que Porsche l’a expérimenté sur certaines pièces de carrosserie de sa 718 Cayman GT4 Clubsport.

Cette convergence technologique entre différents constructeurs est généralement révélatrice : elle indique que l’équation technique et économique devient favorable à cette nouvelle approche.

Certes, les puristes argumenteront qu’on ne peut pas subitement abandonner cinq décennies d’expertise en fibre de carbone pour une alternative végétale. Ils ont raison sur un point : la validation complète nécessitera du temps et des tests approfondis, et toutes les applications ne seront pas immédiatement substituables. Cependant, à l’image d’autres innovations comme le turbocompresseur, l’injection directe ou les freins carbone-céramique, qui ont toutes effectué leur transition de la compétition vers la production de série, cette fibre naturelle pourrait bien s’imposer comme un standard dans l’automobile de demain.

Advertisement
Fiverr Freelance Web

À partir de 283€ HT / Semaine

Achat & Location

Voir les offres

Articles tendance