Citroën C3 électrique : test de la citadine abordable aux chevrons

La Citroën C3 abandonne désormais sa silhouette arrondie si caractéristique pour adopter un profil cubique surélevé, tout en introduisant une version électrique particulièrement abordable sur le marché. Mais cette accessibilité se fait-elle au détriment de certaines qualités essentielles ?

J’assume pleinement ma formulation introductive qui pourrait sembler provocatrice pour certains lecteurs. En effet, la nouvelle Citroën C3 électrique n’est pas strictement la voiture à batterie la moins onéreuse du marché hexagonal. Ce titre revient à la Dacia Spring et à la Leapmotor T03, toutes deux proposées à moins de 17 000 €. La petite française des Chevrons s’affiche quant à elle à partir de 23 300 €.

Cette somme n’est évidemment pas négligeable pour la majorité des ménages. Alors pourquoi qualifier cette C3 de véhicule « accessible » ? Tout simplement parce qu’elle figure encore parmi les voitures électriques les plus abordables actuellement disponibles. Cette position tarifaire avantageuse implique-t-elle nécessairement des compromis significatifs ?

Citroën C3 électrique : un design réussi malgré des contraintes

La plateforme économique sur laquelle repose la Citroën C3 pouvait laisser craindre le pire concernant son esthétique. Force est de constater que les stylistes de la marque ont réalisé un travail remarquable en dissimulant habilement les similitudes avec sa cousine indienne. Les proportions potentiellement problématiques ont été adroitement équilibrées par l’intégration de jantes 17 pouces sur la finition Max, d’un capot plus horizontal allongeant visuellement la silhouette et de signatures lumineuses à LED nettement plus soignées.

On remarque immédiatement le nouveau blason Citroën, directement inspiré du logo originel de 1919. La C3 propose également une palette chromatique généreuse comprenant des configurations bicolores disponibles dès la finition intermédiaire Plus. La teinte de base, le Bleu Monte Carlo, est d’ailleurs strictement identique au coloris éponyme qui ornait la mythique 2CV dans les années 1960 – un clin d’œil historique bienvenu.

Citroën C3 électrique : une habitabilité généreuse pour son segment

Moins mignonne mais nettement plus fonctionnelle : voilà comment résumer la métamorphose morphologique de cette nouvelle Citroën C3 transformée en petit cube polyvalent. L’espace intérieur s’avère étonnamment généreux pour un véhicule de 4,01 m, offrant un dégagement aux jambes appréciable et une garde au toit qui ne souffre d’aucune critique. Le seul aspect potentiellement dérangeant concerne la position d’assise des occupants arrière.

La banquette, pourtant très moelleuse, est positionnée de façon étrangement basse. Conséquence : les passagers se retrouvent avec les jambes anormalement surélevées, sans aucun maintien pour les cuisses. Cette posture singulière, partagée avec sa cousine Fiat Grande Panda, n’encourage guère les trajets prolongés. Dommage car le coffre affiche une capacité convenable de 310 litres, bien que sa modularité reste rudimentaire. Les sièges avant se distinguent également par leur confort remarquable.

Citroën C3 électrique : une planche de bord minimaliste à l’extrême ?

Minimaliste est certainement l’adjectif qui caractérise le mieux cette planche de bord. L’ensemble adopte une approche épurée avec une architecture délibérément simplifiée. Au centre de cet espace dépouillé trône néanmoins un écran tactile de 10,25 pouces regroupant la majorité des fonctionnalités dès la finition Plus. Sur la version d’entrée de gamme You, il faudra se contenter d’un simple support pour smartphone. Dans toutes les configurations, les plastiques rigides sont omniprésents, inutile de le préciser…

L’instrumentation se veut tout aussi sommaire, adoptant une présentation façon « affichage tête haute » selon la terminologie Citroën. Effectivement positionné en hauteur, ce petit écran monochrome affiche le niveau de batterie, le régulateur de vitesse et la vitesse instantanée. Il est complété par une petite matrice couleur sur les versions supérieures, fournissant quelques informations additionnelles. Le véritable point positif concerne les commandes de climatisation entièrement physiques, intuitives et facilement manipulables.

Citroën C3 électrique : un système multimédia vraiment trop rudimentaire

Ce qui n’était qu’une simple remarque devient progressivement un leitmotiv. Certes, l’écran tactile présente une diagonale respectable pour ce segment. Cependant, il se montre particulièrement limité en termes de fonctionnalités, avec des graphismes élémentaires associés à des menus réduits à leur plus simple expression. De même, les options de personnalisation s’avèrent extrêmement restreintes.

La navigation est disponible sur la finition Max, mais son utilité reste discutable. Le système GPS n’intègre aucune connectivité en temps réel, rendant le guidage particulièrement basique sans prise en compte des perturbations (travaux, fermetures, embouteillages…). Plus problématique encore, l’absence totale de planificateur d’itinéraire, obligeant le conducteur à recourir à une application tierce pour les déplacements longue distance. Heureusement, la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto sans fil est proposée de série !

Citroën C3 électrique : parfaitement adaptée à l’environnement urbain

Mon ton critique s’adoucit considérablement concernant les prestations routières en milieu urbain, où les dimensions de cette citadine s’avèrent idéales. Installé en position surélevée, le conducteur perçoit intuitivement les contours du véhicule et anticipe facilement les obstacles urbains. Par ailleurs, les suspensions souples absorbent remarquablement les imperfections, qu’il s’agisse de nids-de-poule, plaques d’égout ou ralentisseurs.

Ajoutons le moteur électrique développant 113 ch et 120 Nm de couple, garantissant à la Citroën C3 des relances dynamiques en toutes circonstances. Naturellement exempt de vibrations, l’ensemble se révèle parfaitement à l’aise en ville. Quelques légers sifflements de la motorisation électrique peuvent occasionnellement se manifester à vitesse constante. Le principal regret concerne l’absence du mode de conduite à pédale unique, pourtant si pratique au quotidien.

Citroën C3 électrique : des prestations routières moins convaincantes

Sans être catastrophique, la Citroën C3 montre ses limites hors agglomération. Sur parcours sinueux, la française paraît moins à son aise et se prête difficilement à une conduite dynamique. Les suspensions souples génèrent logiquement un roulis prononcé qui incite rapidement à modérer ses ardeurs. De surcroît, la direction excessivement assistée offre un ressenti particulièrement artificiel de la route. Une conduite apaisée s’impose donc, ce qui favorisera également l’autonomie, atteignant alors environ 250 kilomètres.

Citroën C3 électrique : sur autoroute, l’exercice devient délicat

Voici le véritable point noir. Sur voies rapides, la Citroën C3 électrique évolue clairement en territoire hostile. La batterie compacte de 44 kWh, théoriquement capable d’assurer une autonomie de 320 km, ne peut réaliser de miracle. À vitesse maximale autorisée, l’autonomie annoncée de 320 km devient illusoire puisqu’il faut compter en conditions réelles sur environ 150 km, voire moins entre recharges, sachant qu’il est impossible d’exploiter la totalité de la capacité de la batterie.

Les trajets s’allongent d’autant plus que la C3 souffre d’une isolation phonique perfectible, avec d’importants bruits aérodynamiques au niveau des montants de pare-brise et des encadrements de portes. Seule la recharge rapide permet à la citadine de sauver l’honneur, avec une puissance de 100 kW en courant continu. Suffisant pour récupérer 80% de batterie en moins de 30 minutes.

Citroën C3 électrique : un équipement concentré sur l’essentiel

Pas d’équipements superflus pour la française ! À 23 300 €, la Citroën C3 électrique se contente du strict nécessaire avec en série les feux diurnes LED, des jantes acier 16 pouces, la climatisation manuelle, les capteurs de stationnement arrière, les vitres avant électriques et l’allumage automatique des phares. Pour bénéficier d’une présentation plus flatteuse, il faudra opter pour la finition Plus facturée 25 550 €.

Cette version intermédiaire ajoute les protections de carrosserie, les barres de toit, les projecteurs avant à LED et l’écran tactile 10,25 pouces. Le frein de stationnement électrique, les rétroviseurs électriques et les essuie-glaces automatiques font également partie de la dotation. Le haut de gamme Max, proposé à partir de 27 800 €, complète l’ensemble avec les jantes alliage 17 pouces, les feux arrière à LED, les vitres arrière électriques et surteintées, la caméra de recul ainsi que la climatisation automatique.

Citroën C3 électrique : son tarif reste son principal atout

L’élément essentiel pour se démarquer sur ce segment concerne le tarif final. Bonne nouvelle, la citadine française affiche un prix de départ très compétitif, inférieur à celui de sa cousine Fiat Grande Panda qui débute à 24 900 €. Plus accessible également que la Hyundai Inster proposée à partir de 25 000 €. Et nettement moins chère que la Renault 5 dont la gamme commence à 27 990 €. En somme, la C3 électrique se positionne avantageusement dans cette analyse comparative.

Certains modèles restent certes moins onéreux. Comme évoqué précédemment, les Dacia Spring et Leapmotor T03 pratiquent des tarifs encore plus agressifs. Néanmoins, ces deux citadines d’origine chinoise ne disposent pas de la polyvalence de la Citroën C3. Leur autonomie s’avère plus restreinte et leur habitabilité, nettement inférieure. La française demeure donc parfaitement compétitive, bénéficiant de surcroît d’un bonus écologique de 2 000 € toujours applicable en 2025.

Citroën C3 électrique : notre verdict

Impossible d’éluder cette réalité : la Citroën C3 électrique présente indéniablement quelques faiblesses. Excessivement simplifié, son système multimédia semble avoir été conçu prioritairement pour la version thermique. Trop rudimentaire, sa dotation d’équipements fait l’impasse sur des technologies pourtant courantes chez les concurrentes. Trop limitées, ses capacités autoroutières se heurtent à une batterie modeste couplée à une consommation relativement élevée à vitesse soutenue.

Ces critiques sont d’autant plus regrettables que la citadine aux chevrons parvient à se distinguer dans d’autres domaines. Elle s’avère particulièrement agréable en milieu urbain, offre une habitabilité satisfaisante, procure un confort de suspension appréciable et arbore un style globalement séduisant. Mais son principal argument demeurera incontestablement son positionnement tarifaire agressif face à des rivales généralement plus onéreuses.