Flipper Zero : l’outil préféré des voleurs de voitures high-tech

Dans un monde où la technologie automobile avance à grand pas, la cybersécurité devient une préoccupation majeure. Les systèmes embarqués de nos véhicules modernes présentent des vulnérabilités que certains n’hésitent pas à exploiter, soulevant d’importantes questions sur la sécurité des voitures connectées.

Le Flipper Zero, un petit appareil électronique disponible facilement sur les plateformes de commerce en ligne comme Amazon, attire l’attention des experts en sécurité. Conçu initialement pour les professionnels et amateurs de cybersécurité, cet outil permet d’examiner et d’émuler différents signaux sans fil comme les fréquences RFID ou infrarouge.

Cependant, selon un rapport récent publié le 21 août par le média spécialisé 404 Media, des logiciels modifiés circulent clandestinement, transformant ce dispositif en véritable passe-partout électronique. Ces modifications illicites rendent le Flipper Zero capable d’ouvrir un large éventail de modèles automobiles incluant des marques prestigieuses comme Ford, Audi, Volkswagen, mais aussi Subaru, Hyundai et Kia, entre autres constructeurs.

Le Flipper Zero : la nouvelle menace pour nos véhicules ?

Ce petit boîtier détourne les faiblesses des systèmes d’accès sans clé équipant nos voitures modernes. En utilisant un micrologiciel non officiel, il peut capturer le signal émis par une télécommande légitime puis le reproduire, faisant croire au véhicule que son propriétaire légitime est à proximité. Cette manipulation ouvre littéralement les portes au malfaiteur, comme s’il disposait des clés originales.

Cette technique, surnommée « mouse jacking », représente une évolution inquiétante par rapport à la méthode des "Kia Boys" qui avait fait sensation en 2022. Ce groupe de jeunes voleurs américains exploitait une faille technique sur certains modèles Hyundai et Kia, qu’ils parvenaient à démarrer simplement avec un câble USB. Cette vulnérabilité avait engendré des milliers de vols et provoqué un phénomène viral sur TikTok appelé "Kia Challenge".

La situation actuelle s’avère potentiellement plus préoccupante car la faille exploitée est désormais numérique. Un pirate informatique interviewé par 404 Media, Cody Kociemba (alias Trikk), prédit même une transition inquiétante dans les années à venir : « Les Kia Boys se transformeront en Flipper Boys d’ici 2026 ».

Néanmoins, restons mesurés dans notre analyse, car cette menace demeure actuellement assez restreinte. Malgré son prix accessible (environ 200 euros), utiliser efficacement le Flipper Zero nécessite d’acquérir ou pirater le micrologiciel approprié, ce qui implique des connaissances techniques non négligeables. De plus, rien n’indique que ces logiciels piratés permettent de démarrer les véhicules ; un voleur se retrouverait donc avec un véhicule déverrouillé mais potentiellement impossible à conduire.

Toutefois, si ces micrologiciels venaient à se répandre librement sur internet, la problématique pourrait rapidement s’amplifier. Rappelons-nous ce dispositif ressemblant à une GameBoy contrefaite qui, entre 2022 et 2023, permettait de déverrouiller et mettre en marche sans clé plusieurs modèles Hyundai, Kia et Genesis. Face à cette menace, le groupe Hyundai avait dû réagir en proposant une mise à jour de sécurité facturée 65 dollars à ses clients.

Les propriétaires de véhicules des marques mentionnées doivent-ils s’alarmer ? Il convient avant tout de différencier le risque théorique du danger concret. Si techniquement, vos clés peuvent être clonées, en pratique, un malfaiteur qui ne pourrait pas démarrer votre véhicule n’aurait que peu d’intérêt à simplement l’ouvrir. Pour l’instant, le Flipper Zero reste un outil utilisé par une minorité dans ce contexte particulier. Le véritable danger surviendrait si ces micrologiciels piratés devenaient accessibles au grand public sur des plateformes populaires. Il n’y a donc pas lieu de s’affoler pour le moment.

• Le Flipper Zero peut reproduire les signaux des clés de voiture sans contact, contournant ainsi les systèmes de sécurité d’ouverture des véhicules.
• Contrairement au Kia Challenge qui exploitait une vulnérabilité mécanique, cette nouvelle menace est informatique et pourrait affecter une vaste gamme de véhicules.
• Bien que ces micrologiciels pirates existent, leur utilisation reste limitée à quelques initiés ; le risque s’intensifierait s’ils devenaient facilement accessibles au public.