MG propose des voitures électriques sous 20 000 euros avec son nouveau projet

La tension commerciale entre les États-Unis et l’Europe pousse MG à repenser sa stratégie de production. Face aux nouveaux droits de douane européens, le constructeur automobile envisage sérieusement d’implanter des unités de fabrication directement sur le territoire européen.

Cette décision stratégique fait suite aux mesures protectionnistes mises en place par l’administration américaine, auxquelles l’Union européenne a répondu par ses propres barrières douanières. MG, particulièrement exposée à ces nouvelles contraintes, semble prête à franchir un cap décisif.

La marque d’origine britannique, désormais propriété du groupe chinois SAIC depuis 2006, pourrait annoncer dès cet été l’établissement d’une première usine européenne. Cette initiative viserait à contourner les droits de douane actuels qui pénalisent lourdement ses véhicules, taxés à hauteur de 45,3 % à leur entrée sur le marché européen.

En délocalisant sa production, MG s’affranchirait de ces taxes prohibitives. Malgré des coûts de main-d’œuvre supérieurs et l’investissement initial pour la construction d’une usine, l’équation économique reste favorable. Cette approche pourrait d’ailleurs créer un précédent et inspirer d’autres constructeurs confrontés aux mêmes défis.

Un contexte commercial difficile qui accélère la décision

Cette initiative intervient dans un contexte particulièrement délicat pour MG. Le constructeur a vu ses ventes s’effondrer de moitié durant les deux premiers mois de l’année. Avec seulement 5 509 véhicules électriques commercialisés sur cette période, ce segment ne représente plus que 14 % de son activité commerciale en Europe.

Pour redresser la barre, MG ambitionne de construire une installation industrielle capable de produire environ 100 000 véhicules annuellement. Si l’emplacement définitif reste à déterminer, les analyses économiques préliminaires placent la Turquie en tête des sites potentiels, notamment grâce à son accord de libre-échange avec l’Union européenne.

Une course contre la montre pour MG

Le groupe sino-britannique ne veut visiblement pas perdre de temps. Il a pleinement conscience que les barrières douanières actuelles ne disparaîtront pas de sitôt. Par ailleurs, l’accès aux incitations gouvernementales comme le bonus écologique reste conditionné à une production européenne.

Cette urgence est partagée par d’autres acteurs asiatiques. BYD prévoit ainsi d’inaugurer une usine en Hongrie avant la fin de l’année, tandis que Chery vient de concrétiser un partenariat industriel en Espagne.

Actuellement, aucun des modèles MG commercialisés n’est produit en Europe. Leur gamme débute généralement aux alentours de 33 000 euros, avec comme exception notable la MG4, positionnée sous la barre symbolique des 25 000 euros.

Une production européenne de ce modèle lui permettrait de bénéficier du bonus écologique, ramenant son prix d’acquisition sous les 20 000 euros. Avec une autonomie annoncée de 450 kilomètres, cette proposition pourrait séduire une clientèle considérablement élargie, rendant la mobilité électrique accessible à davantage de foyers européens.