Prix des carburants au plus bas : Peut-on stocker de l’essence chez soi ?

La baisse des prix du carburant suscite des interrogations sur la possibilité de constituer des réserves personnelles en prévision d’une hausse future

Face à la tendance baissière actuelle des tarifs des carburants en France, une opportunité se présente aux automobilistes. Actuellement, le litre de gazole se négocie à moins de 1,60 € dans certaines stations-service, tandis que l’essence sans plomb 95 avoisine les 1,70 €. Cette conjoncture favorable pourrait inciter de nombreux conducteurs à envisager la constitution de réserves à domicile.

L’idée de profiter des prix avantageux pour anticiper une future augmentation semble logique à première vue. Cependant, il convient de rappeler que le stockage de carburant par les particuliers est soumis à une réglementation stricte et nécessite des précautions particulières.

Des règles précises encadrent le stockage à domicile

Contrairement aux idées reçues, la conservation de carburant chez soi n’est pas prohibée. La législation, précisée par un arrêté daté du 1er juillet 2024, autorise cette pratique sous certaines conditions bien définies.

Pour les particuliers, des limites quantitatives sont clairement établies : chaque contenant ne doit pas excéder 50 litres, et le volume total ne peut dépasser 120 litres par niveau d’habitation pour un même foyer. Concrètement, vous pourriez par exemple disposer de deux jerricans de 50 litres complétés par un récipient de 20 litres.

Un responsable des services de sécurité civile explique : "Ces restrictions quantitatives sont motivées par des considérations de sécurité évidentes. Au-delà de ces seuils, les dangers deviennent incompatibles avec un environnement résidentiel."

Il est important de signaler que ces dispositions peuvent être temporairement modifiées par décision préfectorale lors de situations de pénurie ou d’événements particuliers comme les périodes festives de fin d’année, où tout stockage peut être interdit pour éviter des ruptures d’approvisionnement. Souvenons-nous des situations chaotiques lors des dernières pénuries, certains allant jusqu’à utiliser des sacs plastiques pour transporter de l’essence…

Des précautions indispensables pour un stockage sécurisé

La constitution de réserves de carburant nécessite une méthodologie rigoureuse. La réglementation impose des exigences spécifiques concernant les contenants et les emplacements de stockage.

Seuls les jerricans spécifiquement conçus et homologués pour le transport de carburant peuvent être utilisés. Ils doivent garantir une étanchéité parfaite et être de préférence opaques pour protéger le contenu des effets dégradants de la lumière. L’utilisation d’un contenant en plastique ordinaire est à proscrire absolument et représente un danger considérable.

Concernant l’emplacement de stockage, certaines zones sont formellement proscrites : combles, balcons, terrasses et espaces communs des immeubles. Le carburant doit être conservé dans un espace frais, sec, protégé de l’exposition directe au soleil et bénéficiant d’une bonne ventilation.

Le bon sens recommande également de placer les récipients sur une surface stable et horizontale, à distance de toute source de chaleur ou d’étincelles potentielles. La présence d’un extincteur à proximité immédiate est vivement conseillée.

Les compagnies d’assurance accordent une attention particulière aux conditions de stockage des produits inflammables. Un non-respect des normes de sécurité peut entraîner un refus de prise en charge en cas d’incident, même si celui-ci n’est pas directement imputable au carburant entreposé. Notez également que l’essence, plus volatile que le diesel, ne se conserve généralement pas au-delà de six mois même dans des conditions optimales, et risque ensuite d’endommager votre moteur.

• Le stockage domestique est autorisé, mais plafonné à 120 litres maximum par habitation
• Les récipients doivent être spécifiquement adaptés et parfaitement hermétiques
• L’espace de stockage doit être tempéré, sec et éloigné de toute source potentielle d’inflammation