Qu’est-il arrivé à la DS N°8, dépassée par les voitures chinoises au crash-test?

La DS N°8 déçoit aux crash-tests avec seulement quatre étoiles

Les constructeurs français ont longtemps fait figure de référence en matière de sécurité automobile. Pourtant, face aux critères de plus en plus exigeants de l’Euro NCAP, certains modèles peinent à maintenir l’excellence d’antan. C’est notamment le cas de la DS N°8, dont les résultats récents aux tests de sécurité s’avèrent en deçà des attentes.

Le nouveau porte-étendard de DS Automobiles et du groupe Stellantis n’a obtenu que quatre étoiles sur cinq lors de son évaluation. Un score particulièrement difficile à accepter quand on sait que plusieurs constructeurs chinois, souvent critiqués par le passé, parviennent désormais à décrocher la note maximale. Pour comprendre cette contre-performance, il convient d’analyser en détail les différents aspects du test.

L’absence d’airbag central pénalise la berline française

Précisons d’emblée que la DS N°8 n’est pas un véhicule dangereux. Lors des impacts, la structure de l’habitacle reste parfaitement intègre, assurant une protection fondamentale aux occupants quelle que soit la nature de la collision. Néanmoins, l’Euro NCAP a identifié une première lacune lors du test d’impact frontal : la pression exercée par les ceintures de sécurité sur le thorax des passagers arrière serait excessive, augmentant potentiellement le risque de traumatismes.

Par ailleurs, la berline premium ne dispose pas d’airbag central entre les sièges avant, ce qui lui a valu une pénalité lors du test d’impact latéral contre un poteau. Cette absence peut entraîner un risque de collision entre les occupants des places avant lors d’un choc de ce type. Heureusement, la rigidité structurelle du pack batterie intégré au plancher limite considérablement l’intrusion dans l’habitacle. Concernant la protection des enfants, la DS N°8 obtient de bons résultats, malgré l’absence de système de détection d’occupation des sièges arrière.

Des lacunes dans la surveillance du conducteur

En matière de protection des usagers vulnérables, la berline française perd des points en raison de la rigidité excessive de certaines zones du pare-brise et de ses montants, susceptibles de causer des blessures graves aux piétons ou cyclistes en cas d’impact. De plus, elle ne dispose d’aucun système alertant de la présence d’un deux-roues lors de l’ouverture des portières, alors que de nombreux modèles contemporains proposent non seulement une alerte mais peuvent même bloquer temporairement l’ouverture en cas de danger imminent.

La DS N°8 a également été sanctionnée pour son système de détection de la fatigue jugé insuffisant. Comme la plupart des véhicules Stellantis, elle utilise une approche passive basée sur l’analyse des mouvements du volant et des écarts de trajectoire. L’absence d’une caméra surveillant activement le visage et le regard du conducteur pour détecter les signes de fatigue ou d’inattention a coûté de précieux points à la française, alors que cette technologie devient progressivement la norme.

Quand les modèles chinois surpassent le fleuron français

Au final, ce résultat de quatre étoiles n’est pas totalement surprenant puisque la DS N°8 partage sa plateforme STLA Medium avec les Peugeot 3008 et Opel Grandland. Ces SUV, dotés d’équipements de sécurité similaires, n’ont pas non plus réussi à atteindre l’excellence aux tests Euro NCAP, malgré leur positionnement récent sur le marché.

La véritable déception réside dans la comparaison avec plusieurs modèles chinois qui, bien que positionnés sur des segments plus accessibles, parviennent à obtenir cinq étoiles. Les Chery Tiggo 7 et 8, l’IM IM5 ou encore la MG S6 EV font mieux que la française. Leur atout majeur? Une dotation de série bien plus généreuse en systèmes d’aide à la conduite avancés, leur permettant d’atteindre sans difficulté la note maximale. Voir des véhicules chinois surclasser une berline premium européenne lors d’un test de sécurité conçu selon des normes européennes constitue un renversement de situation que peu auraient imaginé il y a quelques années.