Tesla: Comment sa présidente s’enrichit secrètement malgré l’effondrement boursier

Des révélations viennent de secouer le monde automobile concernant la direction de Tesla, exposant une situation pour le moins problématique au plus haut niveau du constructeur californien.

La tension monte chez le géant de la voiture électrique. Robyn Denholm, qui occupe le poste de présidente du conseil d’administration, se retrouve aujourd’hui dans la tourmente suite à d’importantes cessions d’actions Tesla réalisées au cours du dernier semestre, précisément pendant que la valeur boursière de l’entreprise connaissait une chute spectaculaire.

198 millions de dollars empochés en six mois

C’est une enquête approfondie du New York Times qui a mis au jour ces transactions controversées. Selon les informations révélées par le prestigieux quotidien américain, la dirigeante aurait mis en place cette stratégie dès juillet 2024, période coïncidant avec l’engagement public d’Elon Musk en faveur de Donald Trump. Entre décembre et début mai, Robyn Denholm a systématiquement exercé ses options d’achat à un tarif préférentiel pour immédiatement revendre ces titres au cours du marché, bien plus élevé.

Ces avantages financiers sous forme de "stock options" lui avaient été attribués entre 2014 et 2020 en complément de sa rémunération pour ses fonctions au conseil d’administration. La présidente s’est ainsi séparée de 112 000 actions durant cette période critique, générant un bénéfice considérable de 198 millions de dollars, portant ses gains cumulés à plus de 530 millions depuis sa prise de fonction fin 2018.

Pendant que la présidente réalisait ces opérations lucratives, Elon Musk exhortait parallèlement les employés de Tesla à conserver leurs actions. Cette contradiction survient alors que le constructeur traverse une période particulièrement difficile, marquée par un effondrement significatif de ses ventes et une dévaluation boursière de 34% depuis son dernier sommet.

Cette situation s’explique notamment par l’implication croissante de Musk dans la sphère politique américaine et ses déclarations controversées concernant les politiques européennes. La stratégie de Denholm semble révélatrice : la liquidation massive de ses participations suggère clairement un manque de confiance dans les perspectives d’avenir de l’entreprise qu’elle préside.

Une présidente controversée

Ces révélations s’ajoutent à une série de critiques déjà formulées à l’encontre de la présidente du conseil d’administration. De nombreux investisseurs lui reprochent son incapacité à exercer un véritable contrepouvoir face aux décisions d’Elon Musk. La juge Kathaleen St. J. McCormick a d’ailleurs qualifié son style de supervision du PDG comme étant "nonchalant". Par ailleurs, Robyn Denholm avait déjà fait l’objet de poursuites judiciaires, conjointement avec d’autres membres du conseil, concernant le montant jugé excessif de sa rémunération.

Face à ces accusations, la principale intéressée défend la légitimité de ses transactions financières, affirmant qu’elles respectent scrupuleusement la réglementation boursière en vigueur. Elle justifie également sa rémunération basée sur des stock-options par les performances extraordinaires enregistrées par Tesla ces dernières années, performances dont auraient bénéficié l’ensemble des actionnaires selon ses déclarations.

Ces informations risquent néanmoins d’exacerber les tensions internes, dans un contexte où plusieurs collaborateurs de Tesla ont déjà manifesté leur mécontentement vis-à-vis des orientations prises par la direction.