Tesla : effondrement des ventes de voitures en France, qui est responsable ?

Tesla traverse une période difficile sur le marché européen, suscitant des préoccupations légitimes pour l’avenir du constructeur californien. Les statistiques du premier trimestre 2025 révèlent une dégringolade spectaculaire des ventes en Europe, avec une baisse globale de 37% par rapport à la même période en 2024. Ce recul significatif se manifeste dans presque tous les pays du continent, à l’exception notable du Royaume-Uni. Examinons cette situation préoccupante en détail.

Une chute inquiétante pour Tesla en France

D’après les analyses publiées par le site spécialisé Electrek, la situation commerciale de Tesla en Europe s’avère particulièrement préoccupante. L’Allemagne, autrefois premier marché européen de la marque, enregistre la plus forte décroissance avec un effondrement vertigineux de 62%, rétrogradant ainsi à la troisième place du classement européen. Un scénario similaire se déroule en Suisse et en Belgique, où les ventes s’effondrent respectivement de 63,1% et 58,2%.

Le marché français, pourtant stratégique pour Tesla, n’échappe pas à cette tendance alarmante avec une régression de 41% des immatriculations. Seule exception à ce tableau morose : le Royaume-Uni, qui affiche une progression modeste de 6% comparé à l’an dernier, performance essentiellement attribuable à une politique agressive de réduction des prix pratiquée par le constructeur sur ce territoire.

Ce déclin soulève une interrogation essentielle : comment expliquer cette déroute alors que les immatriculations de véhicules électriques continuent globalement leur progression en Europe ? Les experts pointent principalement des problèmes d’image et de perception de la marque. Les difficultés d’approvisionnement rencontrées pour certains modèles n’expliquent qu’une fraction mineure de cette contre-performance. La conclusion d’Electrek est sans appel : « Les actionnaires de Tesla doivent se réveiller. C’est une blessure auto-infligée qui pourrait être guérie en écartant Elon Musk. »

Toutefois, la volatilité des marchés financiers peut rapidement changer la donne. Récemment, l’action Tesla a connu un rebond significatif suite à l’annonce par Donald Trump d’une limitation à 10% (contre environ 4% actuellement) de l’augmentation des droits de douane pour tous les pays à l’exception de la Chine.

Le triomphe des constructeurs hexagonaux

Les statistiques des ventes de voitures électriques en France pour le premier trimestre 2025 témoignent d’un changement de paradigme. Les constructeurs français dominent désormais le marché avec la Renault 5 E-Tech qui s’impose en tête des ventes (9 187 exemplaires), suivie par la Citroën ë-C3 (6 191 unités). La Tesla Model Y, habituellement leader incontesté, se contente désormais d’une troisième place, illustrant parfaitement le recul de la marque américaine.

Peugeot réalise également une performance remarquable avec ses modèles e-208 et e-3008 qui occupent respectivement les cinquième et sixième positions du classement. Ce succès des marques françaises traduit une préférence croissante des consommateurs pour les véhicules produits localement, tandis que Tesla pâtit possiblement de l’attente suscitée par le renouvellement annoncé du Model Y.

Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si Tesla parviendra à inverser cette tendance négative face à une concurrence européenne et chinoise qui s’intensifie de jour en jour sur le segment des véhicules électriques.