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Une femme dirige un géant pétrolier et rejette les énergies renouvelables

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Une femme dirige un géant pétrolier et rejette les énergies renouvelables

Une femme prend pour la première fois les commandes d’un géant pétrolier mondial. BP, l’un des cinq mastodontes du secteur, vient de nommer Meg O’Neill comme directrice générale. Cette nomination historique s’accompagne d’une mission délicate : réduire l’exposition du groupe aux énergies renouvelables à hauteur de 20 milliards de dollars et recentrer l’activité sur l’exploitation des hydrocarbures traditionnels.

Cette nomination intervient dans un contexte de turbulences pour le groupe britannique. Murray Auchincloss quitte ses fonctions avec effet immédiat, après avoir dirigé l’entreprise depuis début 2024, ayant lui-même pris la suite par intérim en septembre 2023 suite au départ inattendu de Bernard Looney. Cette valse des dirigeants témoigne des difficultés de BP à maintenir une orientation stratégique claire face à ses concurrents directs comme ExxonMobil et Shell.

Meg O’Neill arrive de Woodside Energy, compagnie pétrolière australienne qu’elle dirigeait jusqu’alors, et qui a longtemps été dans le viseur du géant Shell pour une potentielle acquisition. Cette Américaine de 55 ans, originaire du Colorado, s’est forgée une solide réputation dans l’industrie pétrolière en débutant sa carrière chez ExxonMobil, où elle a occupé diverses fonctions techniques, opérationnelles et de direction à travers le monde.

© Unsplash / Jonathan Gong

Avant de rejoindre Woodside Energy en 2018, O’Neill occupait la vice-présidence pour les opérations africaines d’ExxonMobil, basée au siège social de Houston. Son arrivée chez Woodside l’a propulsée dans un cercle très restreint de dirigeantes, devenant l’une des trois seules femmes à la tête d’une entreprise du ASX20, l’indice regroupant les vingt plus importantes capitalisations boursières d’Australie.

Sous sa direction, Woodside Energy est devenue la société énergétique la plus valorisée d’Australie. Les autres entreprises australiennes de plus grande envergure appartiennent principalement au secteur bancaire ou au négoce de matières premières, témoignant de son succès dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes.

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BP fait volte-face : abandon progressif des énergies vertes au profit des hydrocarbures

La tâche qui attend Meg O’Neill chez BP s’annonce considérable et controversée : elle devra orchestrer une réduction drastique de 20 milliards de dollars d’investissements dans les énergies renouvelables pour réorienter le géant pétrolier vers son cœur de métier historique – l’exploitation du pétrole et du gaz. Cette restructuration majeure est prévue sur les deux prochaines années et vise à alléger l’endettement du groupe tout en réduisant ses coûts opérationnels. Cette stratégie répond notamment aux pressions exercées par le fonds d’investissement américain Elliott, récemment entré au capital de BP.

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« Une rigueur et une diligence accrues sont nécessaires pour opérer les changements transformateurs indispensables afin de maximiser la valeur pour nos actionnaires », a déclaré Albert Manifold, récemment nommé président de BP, dans un communiqué officiel. Il a également souligné que « cette transition offre l’opportunité d’accélérer la mise en œuvre de notre vision stratégique visant à devenir une entreprise plus simple, plus agile et plus rentable ».

Cette réorientation stratégique s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée. En août dernier, juste avant l’annonce de ses résultats trimestriels, BP avait révélé sa « plus importante découverte depuis 25 ans » avec un nouveau gisement pétrolier au large des côtes brésiliennes. Cette annonce marquait déjà la dixième découverte majeure d’hydrocarbures communiquée par l’entreprise depuis le début de l’année 2025.

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