Voitures électriques : économies massives grâce aux heures super creuses

Le gouvernement français cherche à donner confiance aux utilisateurs de véhicules électriques avec un nouveau plan d’action ambitieux.

La majorité gouvernementale vient de dévoiler une stratégie visant à dynamiser l’écosystème des véhicules à batterie en France. Ce programme, présenté la semaine dernière, a un double objectif : renforcer significativement les infrastructures de recharge sur l’ensemble du territoire et inciter davantage de Français à franchir le pas vers la mobilité électrique.

Des plages horaires économiques pour la recharge

L’une des innovations majeures de ce dispositif concerne l’instauration de périodes baptisées "super creuses", offrant des conditions tarifaires très avantageuses pour la recharge des automobiles électrifiées. Ces créneaux privilégiés, qui se traduiront par une réduction substantielle du prix du kilowattheure (kWh), seront principalement programmés durant la nuit et les fins de semaine. Les moments de production photovoltaïque maximale, généralement entre 11h00 et 17h00, bénéficieront également de ces tarifs préférentiels.

Cette mesure répond à une problématique concrète : aujourd’hui, la majorité des conducteurs connectent leur véhicule au réseau dès leur retour à domicile en soirée, coïncidant avec les pics de consommation électrique et donc des coûts plus élevés. L’initiative vise à encourager les propriétaires à programmer leur recharge aux heures où la pression sur le réseau électrique s’allège et où l’énergie est plus abondante.

La Commission de régulation de l’énergie a confirmé à l’AFP que ce nouveau dispositif, intégrant davantage d’heures creuses l’après-midi, sera progressivement déployé dès novembre prochain pour les particuliers et la plupart des entreprises, à l’exception de celles raccordées en haute tension qui devront patienter jusqu’en janvier 2027. Comme l’explique Marc Ferraci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie : "Nous nous orientons vers une tarification plus intelligente, avec des contrats spécifiques aux véhicules électriques qui prendront en compte la variabilité des coûts de consommation selon les moments de la journée".

L’expansion du réseau de recharge s’accélère

Le plan gouvernemental comporte également un volet dédié à l’accélération du déploiement des infrastructures de recharge en copropriété. Une harmonisation des informations relatives aux bornes publiques est également prévue avant fin 2025, permettant aux automobilistes de comparer plus facilement disponibilité et tarifs. Cette initiative, malgré la réduction de certaines aides à l’achat de véhicules électriques, témoigne de l’engagement ferme de l’État envers cette technologie, considérée par le ministre de l’Économie, Éric Lombard, comme un "enjeu de souveraineté industrielle" majeur.

Par-delà les aspects techniques, le gouvernement entend principalement "rassurer" les consommateurs français. Le message est clair : l’augmentation du parc automobile électrique s’accompagnera d’un développement proportionnel des infrastructures de recharge, afin de dissiper les inquiétudes liées à l’autonomie et à l’accessibilité des points de charge.

Pour mémoire, l’exécutif s’est engagé à atteindre le chiffre de 400 000 bornes de recharge sur le domaine public d’ici 2030, contre 168 000 comptabilisées en avril 2024. Parallèlement, il prévoit de faire passer le nombre total d’infrastructures de recharge, publiques et privées confondues, de 2,5 millions actuellement à 7 millions à terme.