Pourquoi ces automobilistes reviennent au diesel face aux coûts élevés?

Dans les Yvelines, un phénomène préoccupant prend de l’ampleur : des propriétaires de véhicules hybrides se tournent vers le diesel après avoir été victimes de vols ciblés. Cette tendance inattendue soulève des questions sur la sécurité et l’avenir de la mobilité écologique.

À travers Saint-Quentin-en-Yvelines, Maurepas et Magny-les-Hameaux, les témoignages s’accumulent nuit après nuit. Les possesseurs de modèles hybrides Toyota (C-HR, Prius, Yaris) découvrent avec effroi leurs véhicules saccagés : sièges arrière arrachés et batteries dérobées. Ces malfaiteurs, visiblement experts, opèrent avec précision, sachant parfaitement identifier leur cible. Comme le relate un résident de Maurepas : « Ils connaissaient exactement ce qu’ils venaient chercher ». Ces groupes structurés repèrent souvent les véhicules en amont et agissent avec rapidité, laissant derrière eux des conducteurs désorientés et lourdement impactés.

Les conséquences vont bien au-delà du simple vol de batterie. Les dommages annexes s’avèrent considérables : câblages sectionnés, glaces brisées, accès forcés. L’addition s’alourdit rapidement : entre 2 000 et 3 000 euros pour le composant énergétique seul, mais jusqu’à 10 000 euros pour l’ensemble des réparations. Même avec une couverture d’assurance, franchises et plafonds d’indemnisation laissent souvent une charge résiduelle de plusieurs centaines, voire milliers d’euros. Un automobiliste confie au quotidien Le Parisien : « Je vais forcément débourser au moins 1 000 euros ». Sans compter l’immobilisation prolongée du véhicule, parfois plusieurs mois, en raison de la pénurie de composants et de l’engorgement des ateliers.

Le retour vers le diesel

Face à ces incidents répétés, le découragement s’installe. « Les autorités nous incitent à acquérir des véhicules plus respectueux de l’environnement, mais finalement, nous payons un tribut excessif. Le jeu n’en vaut pas la chandelle », résume une victime, résolue à abandonner son hybride pour retrouver un moteur diesel. Un autre conducteur, ayant investi 20 000 euros dans une Toyota d’occasion moins de deux ans auparavant, ne nourrit désormais qu’un objectif : « Je la fais réparer puis je m’en sépare pour acquérir un bon diesel. On m’avait alerté lors de l’achat que ce modèle était particulièrement ciblé, mais le risque zéro n’existe pas. Maintenant, j’ai retenu la leçon ».

Ce revirement vers le diesel, pourtant critiqué pour son empreinte écologique, trouve sa justification dans une quête de sérénité et de fiabilité. Les victimes pointent également l’insuffisance de protection des aires de stationnement et l’inertie de certaines sociétés immobilières. « Cela fait huit mois que nous interpellons notre bailleur car les accès au parking sont hors service, l’endroit est totalement accessible », s’indigne un habitant de Maurepas.

Pour se protéger, certains automobilistes multiplient les dispositifs : systèmes de verrouillage renforcés, fixations anti-vol, dispositifs d’alarme, applications de géolocalisation, ou encore location d’espaces sécurisés. Toutefois, ces solutions engendrent des frais supplémentaires et ne garantissent pas une protection absolue face à des réseaux déterminés et méthodiques. L’abondance de recommandations sur les plateformes spécialisées et vidéos tutorielles témoigne d’une préoccupation généralisée.