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Conflit taxis vs VTC en Savoie : un syndicaliste jugé pour incendie criminel de véhicules

Un conflit entre professionnels du transport a atteint son paroxysme en Savoie. Le président de la chambre syndicale des artisans taxis de Savoie, Sébastien Dumarais, a comparu vendredi dernier devant le tribunal correctionnel d’Albertville pour des actes d’une extrême gravité. L’homme est accusé d’avoir incendié trois véhicules appartenant à des chauffeurs VTC dans la nuit du 11 février 2025 à Moûtiers.
Un acte criminel qui révèle des tensions profondes
Les faits se sont déroulés aux alentours de 2h10 du matin, lorsque les services d’incendie ont été alertés pour trois départs de feu successifs visant des véhicules stationnés. L’enquête a rapidement mené à l’identification du suspect principal qui, lors de sa comparution, a reconnu les faits.
À la barre, le syndicaliste n’a pas nié sa responsabilité :
« J’ai pété un plomb, c’est une bêtise. »
Ce geste impulsif, il l’explique comme le résultat d’une exaspération croissante face à une situation de plus en plus tendue dans le secteur du transport de personnes en Savoie.
Un secteur en pleine guerre économique

Ce fait divers met en lumière un conflit qui couve depuis plusieurs mois dans la région. Les chauffeurs de taxi traditionnels et les services de VTC se livrent une véritable « guerre de territoire », particulièrement lucrative dans les zones touristiques des stations de ski savoyardes.
Le prévenu a tenu à contextualiser son geste :
« Ce qui est arrivé est dramatique pour tout le monde. C’est la conséquence des faits qu’on dénonce depuis des années et qui ne sont pas pris au sérieux par les pouvoirs publics. »
Il a ajouté espérer que :
« Avec cette affaire, les pouvoirs publics vont prendre enfin conscience qu’il y a un vrai problème de terrain. »
Des victimes qui demandent réparation
Parmi les victimes, Amine, propriétaire d’un véhicule évalué à 60 000 euros, a assisté à l’audience entouré de nombreux collègues. Il a tenu à défendre la légitimité de son activité :
« J’ai été contrôlé pas mal de fois à Moûtiers et je n’ai jamais eu d’amende. Ça veut bien dire que je n’étais pas hors la loi. »
Il a également précisé la nature de son entreprise :
« Moi, j’ai une société de transports, je ne suis pas Uber. Cette nuit-là, j’ai garé ma voiture pour aller dormir. J’avais le droit de me garer parce que je n’étais pas en train de travailler. Et à 7 heures du matin le lendemain, j’ai appris qu’on avait brûlé ma voiture. »
Son avocate, Me Anne-Hélène Pestrin, a rappelé un principe fondamental du marché :
« On ne peut pas reprocher à d’autres personnes de vouloir travailler, car la concurrence existe dans tous les secteurs d’activité. »
Une réponse judiciaire attendue
Face à la gravité des actes commis, le parquet a requis une peine de 10 mois d’emprisonnement, dont 5 mois ferme à purger sous bracelet électronique. Le tribunal rendra son jugement le 28 mai prochain.
Cette affaire illustre les défis posés par la transformation numérique du secteur des transports et la nécessité d’un cadre réglementaire adapté pour assurer une concurrence équitable entre tous les acteurs.

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