« Ford ferme des usines : conséquences dévastatrices d’une décision de Trump »

La politique commerciale américaine met les constructeurs nationaux en péril

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine créent une situation alarmante pour l’industrie automobile américaine. Habituellement réservé dans ses déclarations, Jim Farley, le PDG de Ford âgé de 63 ans, a récemment brisé le silence lors d’un entretien avec l’agence Bloomberg. Sans critiquer directement le président américain, il a clairement laissé entendre que les mesures commerciales récentes ont des effets dévastateurs sur son entreprise. Examinons la situation en détail.

Une stratégie douanière aux conséquences désastreuses

Lors de son intervention ce vendredi, le dirigeant de Ford a mis en lumière les graves perturbations subies par les chaînes d’approvisionnement suite à l’instauration par l’administration américaine de droits de douane supérieurs à 100% sur les importations chinoises. Face à ces mesures, Pékin n’a pas tardé à répliquer en imposant des tarifs similaires sur les produits américains. Pour compliquer davantage la situation, Washington a également mis en place un nouveau système complexe d’autorisations pour l’exportation des terres rares.

Cette situation représente un véritable cataclysme pour les fabricants automobiles, qui sont fortement tributaires des matériaux chinois, particulièrement des terres rares indispensables à leur production. Leur dépendance est estimée à environ 90% concernant ces éléments critiques, affectant la fabrication de nombreux composants essentiels comme les essuie-glaces, les systèmes de ceintures de sécurité et les équipements audio, selon les informations rapportées par The Sun Us.

Face à cette crise, le directeur général de Ford s’exprime sans détour : « Nous fonctionnons au jour le jour. Nous avons été contraints d’arrêter la production dans certaines de nos usines. La situation actuelle est extrêmement fragile. » Il avait d’ailleurs déjà alerté en février dernier : « Ford est le plus important constructeur automobile américain, une réalité méconnue du grand public. Nous exportons une quantité significative de véhicules hors du territoire américain et disposons de très peu de capacités excédentaires. »

Ces dernières semaines, on observe une légère détente dans les relations commerciales sino-américaines, bien que les barrières douanières restent considérablement plus élevées qu’auparavant.

Dans ce contexte, Jim Farley indique que son groupe collabore étroitement avec le ministère chinois du Commerce pour faire approuver ses nouvelles stratégies commerciales « au cas par cas ». Il conclut son intervention par ces mots : « Nous nous efforçons de sensibiliser l’administration. Nous dialoguons avec les autorités chinoises pour souligner l’importance cruciale de ces emplois dans le Midwest américain qui dépendent entièrement de ces échanges. »

Ce qu’il faut retenir :

• La politique douanière américaine, caractérisée par l’imposition de tarifs prohibitifs sur les importations chinoises, a sévèrement déstabilisé les chaînes d’approvisionnement de Ford et compromis sa production industrielle
• Le constructeur automobile, fortement dépendant des matériaux et terres rares chinois, a dû suspendre ses activités dans plusieurs usines, créant une situation que Jim Farley, PDG de Ford, qualifie de critique
• L’entreprise s’efforce actuellement de s’adapter en négociant directement avec les autorités chinoises pour valider ses nouvelles stratégies commerciales et sauvegarder les emplois américains menacés