Xiaomi perd de l’argent à chaque vente de voiture, « Tout est normal »

La marque chinoise Xiaomi, bien connue pour ses smartphones, a récemment fait son entrée dans l’industrie automobile avec des véhicules électriques, une stratégie ambitieuse qui pèse lourdement sur ses finances.

En une décennie, Xiaomi est devenu un acteur incontournable du secteur technologique. L’entreprise chinoise a brillamment conquis des marchés très disputés comme celui des smartphones et des objets connectés (smartwatches et écouteurs sans fil). Aujourd’hui, le géant asiatique relève un nouveau défi de taille : s’imposer dans le secteur automobile électrique.

Avec sa berline SU7, Xiaomi semble en bonne voie pour réussir cette audacieuse diversification. Alors qu’Apple a préféré abandonner son projet automobile, Xiaomi surprend ses concurrents technologiques en réalisant une transition remarquable vers l’industrie automobile. Les résultats commerciaux sont éloquents : l’entreprise a récemment annoncé avoir commercialisé 258 000 exemplaires à l’échelle mondiale. Un succès commercial indéniable qui dissimule cependant une réalité économique plus nuancée.

Xiaomi encaisse des pertes considérables

Les performances financières de la division automobile de Xiaomi demeurent déficitaires. Durant le premier trimestre, cette branche a généré un chiffre d’affaires de 2,28 milliards d’euros. Cependant, face à des dépenses massives, le résultat net s’établit à -61 millions d’euros. Rapporté au volume de ventes, cela représente une perte d’environ 800 euros par véhicule commercialisé.

Cette situation, potentiellement alarmante à première vue, s’avère en réalité plutôt encourageante. Xiaomi investit massivement dans ses infrastructures industrielles, ses chaînes de production, ce qui entraîne naturellement des coûts importants. Une fois ces investissements initiaux amortis, la marque devrait générer des profits substantiels.

Entre-temps, la division automobile doit faire preuve de patience. Ce déficit initial est largement soutenu par des financements internes et externes. D’ailleurs, Lu Weibing, président du groupe Xiaomi, a récemment affirmé que cette phase déficitaire était parfaitement anticipée et maîtrisée.

La profitabilité à l’horizon 2025 ?

Les indicateurs financiers de Xiaomi Auto montrent une évolution très positive. Comparé au début 2024, le déficit s’est considérablement réduit. Si les pertes atteignent encore 60 millions d’euros ce trimestre, elles ont été divisées par douze par rapport à la même période l’an dernier.

Selon les prévisions de Lu Weibing, la division automobile de Xiaomi devrait atteindre son seuil de rentabilité dès le trimestre prochain. Mieux encore, elle pourrait commencer à enregistrer ses premiers bénéfices avant la fin de l’année en cours. Une perspective réjouissante pour les nombreux investisseurs qui attendent impatiemment le retour sur leurs mises de fonds.